La Nasa nous rappelle que l'iconique télescope spatial Hubble est toujours bien actif et qu'il n'a pas fini de nous émerveiller et de nous livrer des découvertes surprenantes. Pour ses 34 ans, son regard s'est tourné vers une nébuleuse planétaire célèbre pour les astronomes amateurs, Messier 76.


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    On dit souvent que le télescope spatial James-Webb est le successeur de Hubble. C'est à la fois vrai, dans le sens où il prolonge des observations de Hubble dans l'infrarouge avec une meilleure résolutionrésolution (ce qui lui permet de sonder des stratesstrates de lumière plus ancienne de l'Histoire du cosmoscosmos observable) et faux car Hubble peut aussi faire des observations dans le visible et l'ultraviolet, ce que ne permet pas le JWST. De fait, Hubble est encore très demandé pour du temps d'observation aussi bien pour des objets dans le Système solaire ou pour des phénomènes dans des galaxiesgalaxies lointaines, comme des supernovaesupernovae. On peut même dire que le James-Webb a été conçu pour être complémentaire à Hubble et non pour le remplacer.

    Hubble est donc encore pour un bon moment avec nous, déjà parce que le Space Telescope Science Institute de Baltimore, dans le Maryland (États-Unis) contient 184 téraoctets de données traitées et archivées qui peuvent être utilisées par les astrophysiciensastrophysiciens du futur pour en tirer de nouvelles informations. Ces données correspondent à 1,6 million d'observations sur plus de 53 000 objets astronomiques. Il en a résulté 44 000 articles scientifiques sur des sujets aussi divers que les trous noirs supermassifs, les atmosphèresatmosphères des exoplanètesexoplanètes, les lentilles gravitationnelleslentilles gravitationnelles avec la matière noirematière noire et l'existence et la nature de l'énergie noire.

    C'est ce que rappelle un communiqué de la NasaNasa à l'occasion du  34e anniversaire du lancement de Hubble par la Nasa le 24 avril 1990. Pour célébrer cet anniversaire, le communiqué est accompagné par une somptueuse image de la nébuleusenébuleuse du Petit Haltère (également connue sous le nom de Messier 76, M76 ou NGCNGC 650/651) située à 3 400 années-lumièreannées-lumière de nous dans la constellationconstellation de Persée. C'est le genre d'objet que les astronomesastronomes amateurs peuvent observer notamment avec un eVscope d’Unistellar.


    Une vidéo pour les 34 ans d'activité de Hubble. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © NASA's Goddard Space Flight Center

    Une coquille de plasma éjectée par une étoile mourante

    Comme l'explique le communiqué de la Nasa, la nébuleuse du Petit Haltère est classée comme une nébuleuse planétairenébuleuse planétaire mais cela n'a, en fait, aucun rapport avec les planètes et la dénomination remonte au temps de Charles MessierCharles Messier et de son catalogue de 110 objets du ciel profond d'aspect diffusdiffus (amas stellaires et nébuleuses au sens de l'époque) que l'astronome avait constitué après avoir été échaudé par des observations de ces objets que l'on pouvait confondre avec des comètescomètes. Les instruments de l'époque ne donnaient que des images floues de ce qui pouvait être pour les savants de l'époque des planètes. Plus précisément, c'est parce que ces objets flous catalogués par Messier il y a trois siècles ressemblaient beaucoup à UranusUranus dans les télescopes que William HerschelWilliam Herschel les avait baptisés des nébuleuses planétaires.

    Dans le cas de Messier 76, nous savons aujourd'hui que nous observons une coquille de plasma en expansion éjectée par les instabilités éruptiveséruptives d'une étoile géanteétoile géante rouge mourante qui a fini par devenir une naine blanchenaine blanche ultra-dense et chaude dont la température de surface est d'environ 138 000 kelvinskelvins, soit presque 24 fois la température de la surface de notre SoleilSoleil. Cette coquille ne va pas tarder à se dissiper rapidement, à l'échelle du temps de la Voie lactéeVoie lactée, c'est-à-dire d'ici 15 000 ans environ.

    Nébuleuse Messier 76. © Nasa, ESA, STSc
    Nébuleuse Messier 76. © Nasa, ESA, STSc

    La Nasa commente l'image de Hubble en ces termes :

    « M76 est composée d'un anneau, vu par la tranche comme la structure de la barre centrale, et de deux lobes sur chaque ouverture de l'anneau. Avant que l'étoile ne s'éteigne, elle a éjecté l'anneau de gazgaz et de poussière. L'anneau a probablement été sculpté par les effets de l'étoile qui avait autrefois une étoile compagne binairebinaire. Cette matière éliminée a créé un épais disque de poussière et de gaz le long du plan de l'orbiteorbite du compagnon. L'hypothétique étoile compagnon n'est pas visible sur l'image de Hubble et aurait donc pu être avalée plus tard par l'étoile centrale. Le disque constituerait une preuve médico-légale de ce cannibalisme stellaire.

    Pincés par le disque, deux lobes de gaz chaud s'échappent du haut et du bas de la « ceinture », le long de l'axe de rotation de l'étoile qui est perpendiculaire au disque. Ils sont propulsés par un écoulement de matière semblable à un ouraganouragan provenant de l'étoile mourante, traversant l'espace à trois millions de kilomètres par heure. C'est assez rapide pour voyager de la Terre à la LuneLune en un peu plus de sept minutes ! Ce « ventvent stellaire » torrentiel s'abat sur un gaz plus froid et plus lent qui a été éjecté à un stade antérieur de la vie de l'étoile, lorsqu'elle était une géante rouge. Le rayonnement ultraviolet de l'étoile super chaude fait briller les gaz. La couleurcouleur rouge vient de l'azoteazote et le bleu de l'oxygèneoxygène. »