Créer du froid est physiquement impossible. Pourtant, le réfrigérateur et le congélateur gardent nos aliments bien au frais. Leur astuce ? Unisciel et l’université de Lille 1 vous la donne dans cet épisode de Kézako.

Le réfrigérateur domestique, inventé par l'ingénieur allemand Carl von Linde en 1876, a révolutionné la vie des foyers en permettant de conserver les denrées alimentaires. Il ne produit pas techniquement du froid : c'est en fait une pompe à chaleur, qui la retire de l'intérieur du frigo pour la diffuser à l'extérieur, réchauffant l'air de la pièce.

Pour réaliser ce transfert de chaleur, on fait subir un cycle de changement de phase à un fluide frigorigène. Prisonnier dans un circuit fermé comprenant un compresseur, un condenseur, un détendeur et un circuit de refroidissement (évaporateur), le fluide passe tour à tour de l'état liquide à l'état gazeux. Il s'évapore en absorbant la chaleur du réfrigérateur, puis se condense en transférant la chaleur à l'air extérieur.

Les fluides réfrigérants et leur impact sur l’effet de serre

Historiquement, le fluide en usage dans les frigos était le dichlorodifluorométhane, aussi appelé fréon. Inventé en 1929 par l'Américain Thomas Migdley, ce gaz est banni depuis le Protocole de Montréal (1987), car c'est un CFC, une famille responsable du « trou » dans la couche d'ozone. Il a été remplacé par des hydrochlorofluorocarbures (HCFC), puis par des hydrofluorocarbures (HFC).

Ces derniers ne détruisent pas directement la couche d'ozone. En revanche, ils contribuent à l'effet de serre et ont d'ailleurs un potentiel de réchauffement global jusqu'à 14.000 fois supérieur au dioxyde de carbone. Les fluides HFC les plus couramment utilisés dans les frigos domestiques et industriels sont : le R410A, le R134a ou encore le R404A. Les réfrigérateurs plus récents utilisent autrement des hydrocarbures, tel l'isobutane. Les alternatives plus écologiques, comme l'eau, se font encore attendre.

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