Sur un site industriel, le risque varie en fonction des produits utilisés ou fabriqués. Mais, quels qu’ils soient, lorsque survient un accident, il n’existe que trois grands types d’effets.

Les industries chimiques qui produisent des ingrédients destinés à l'industrie agroalimentaire (engrais, etc.) ou à l'industrie pharmaceutique ou encore des produits de la vie courante (eau de javel), les pétrochimiques qui manipulent les dérivés du pétrole ou de stockage, dans lesquelles on trouve des produits toxiques ou inflammables par exemple, sont celles qui génèrent le plus de risques industriels.

Lorsqu'un accident survient dans l'une de ces industries, ses conséquences peuvent être classées selon trois grands types d'effets. Qui peuvent malheureusement se cumuler.

Citons d'abord les effets thermiques. Ceux qui sont liés à une explosion ou à la combustion d'un produit inflammable. Ils peuvent notamment être à l'origine de brûlures plus ou moins graves. En 1987, à Lyon, l'explosion d'un réservoir d'hydrocarbures a ainsi donné naissance à une boule de feu de quelque 250 mètres de diamètre et qui s'est élevée jusqu'à environ 100 mètres d'altitude.

Les effets toxiques des accidents industriels sont généralement ceux qui se font ressentir le plus loin et le plus longtemps. © Vadimsadovski, Fotolia
Les effets toxiques des accidents industriels sont généralement ceux qui se font ressentir le plus loin et le plus longtemps. © Vadimsadovski, Fotolia

Des effets mécaniques et toxiques en plus des effets thermiques

Viennent ensuite les effets mécaniques lorsqu'une onde de choc provoquée par une explosion crée une surpression dans l'air. Celle-ci peut être la cause de barotraumatismes. Des déchirures des tympans, par exemple, qui entraînent des surdités passagères ou définitives ou alors, des acouphènes. Ou des lésions pulmonaires qui peuvent être à l'origine de difficultés respiratoires pouvant aller jusqu'à l'arrêt ventilatoire. Du côté matériel, des fenêtres peuvent voler en éclat à distance du site, comme ça a été le cas à Toulouse, en 2001, suite à l'explosion de l'usine AZF.

Parlons enfin des effets toxiques. Car sur un site industriel, la fuite d'une substance toxique, telle que le chlore, l'ammoniac ou encore un acide, peut provoquer de graves lésions. Une inhalation peut mener à un œdème pulmonaire ou à une atteinte du système nerveux. Mais un simple contact avec la peau ou les yeux peut aussi entraîner des brûlures chimiques parfois sévères. Et une ingestion peut être à l'origine de sérieuses lésions buccales et digestives, de convulsions ou d'hémorragies internes.

Lorsqu'un nuage se forme, les effets toxiques peuvent se faire ressentir jusqu'à plusieurs kilomètres autour du site industriel et pendant plusieurs années. En 1984, à Bhopal (Inde), une explosion dans une usine de pesticides disperse dans l'atmosphère 40 tonnes de gaz toxique. Des gaz responsables de quelque 15.000 décès dans les années qui ont suivi.