Selon une étude IFOP datant de novembre 2019, le paiement sans contact, considéré alors comme « nouveau moyen de paiement », était utilisé par trois quart des Français. Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment fonctionne-t-il et peut-il encore évoluer ?
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Plébiscité depuis le virus de la Covid-19, le paiement sans contact est un moyen de régler ses achats rapidement en utilisant sa carte bleue, son téléphone ou encore sa montre connectée. Ce procédé, apparu dans les années 2010, est depuis en constante progression, mettant de côté les traditionnels chèques et espèces.
Comment fonctionne le paiement sans contact ?
Le paiement sans contact fonctionne au travers d’une technologie appelée le NFC (Near-field Communication) sans nécessité d’entrer son code confidentiel. Le paiement s’opère dès que le moyen de paiement est approché à quelques centimètres d’un TPE (terminal de paiement électronique) compatible avec la technologie sans contact. Dès lors, la transaction se lance et le paiement est autorisé si le client possède les fonds suffisants.
Un pictogramme en forme d’ondes indique qu’une carte bleue fonctionne en sans contact ou qu’un TPE accepte ce type de transaction. Le Near-field Communication permet d’échanger des données entre appareils compatibles comme les téléphones et les TPE acceptant cette fonctionnalité. Seul le fait d’approcher deux supports l’un de l’autre actionne la technologie. L’utilisation d’une carte bancaire est, à ce jour, le moyen de paiement sans contact le plus utilisé en France. Néanmoins, pour que ce dernier fonctionne via un smartphone, il est nécessaire d’enregistrer ses coordonnées sur une application mobile comme Apple Pay ou Samsung Pay.
Quels principaux avantages et inconvénients possède le paiement sans contact ?
La rapidité de la transaction est certainement le principal avantage du paiement sans contact, entraînant de surcroît un passage en caisse fluidifié. Si, depuis le 11 mai 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19, il est plafonné à trois fois 50 € maximum par jour pour les cartes bancaires (une façon d’éviter les fraudes), le paiement sans contact via le mobile ne possède pas de plafond hormis celui fixé par la banque. L’absence de contact avec une surface autre que sa propre CB est également un avantage constaté pendant l’épidémie de Covid-19, évitant la prolifération du virus notamment à travers le clavier des terminaux.
Pourtant, il peut arriver que le sans contact par carte bancaire soit la cible de hackeurs qui, se trouvant à proximité d’un client, peuvent intercepter les données de sa carte. Posséder un étui qui bloque les ondes peut alors s’avérer efficace pour s’en protéger. Mais, comme l’indique l’Observatoire de la Sécurité des Moyens de Paiement dans son rapport annuel de 2020, la fraude au sans contact découle majoritairement du vol ou de la perte de la carte, deux phénomènes en baisse avec les confinements successifs.
Quel avenir pour le paiement sans contact ?
Les banques comme BNP Paribas, le Crédit Agricole ou la Société Générale ont investi dans de nouvelles générations de cartes, les cartes biométriques, permettant une sécurisation des données, une façon de séduire les réfractaires au sans contact.
Selon l’Observatoire de la Sécurité des Moyens de Paiement, la part des règlements en sans contact est passée de 9 % en 2019 à 19 %, en 2020. Toujours selon cet organisme, le paiement mobile, quant à lui, a réalisé un saut de 135 % en 2020 par rapport à l’année précédente. Néanmoins, il représente seulement 2,5 % des paiements en sans contact.
En outre, l’évolution de cette facilité de transaction utilisée à travers les mobiles et les montres pourvues de la technologie NFC ouvre la voie à d’autres perspectives. Les objets connectés comme les bagues et bracelets pourraient bien séduire les utilisateurs du paiement sans contact !
Pourquoi assiste-t-on à une tendance du paiement sans contact en France et qu’est-ce que cela entraîne ?
Selon l’Observatoire CB, en 2020, presque 73 millions de carte bleues étaient en circulation en France. Parmi ces dernières, 60 millions d’entre elles possédaient la fonctionnalité sans contact. « Objet » qui reste à portée de main, la carte bancaire s’avère être le moyen de paiement favori des Français en raison de sa praticité et de sa simplicité et rapidité d’utilisation. C’est également une alternative qui permet de dépanner lors de petites dépenses du quotidien si le porte-monnaie demeure vide.
Si l’épidémie de Covid-19 a donné un coup d’accélérateur au paiement sans contact, alors considéré comme un geste barrière à part entière, son utilisation n’a pas enregistré de baisse dans les périodes où le virus sommeillait.
À travers son livre blanc intitulé Les moyens de paiement d’aujourd’hui et de demain au défi de la protection des données, la CNIL indique que cette tendance du sans contact et donc de la dématérialisation des moyens de paiement, entraîne de nouvelles stratégies de la part des grandes enseignes. Elles mettent en place des « parcours connectés en point de vente via une application de fidélité permettant ensuite le paiement via des coupons de réduction et demain, l’envoi des tickets de caisse de manière dématérialisée ». Le sans contact montre la voie à un chemin plus simple d’accès, plus fluide, mais où se pose néanmoins la question de la préservation de l’anonymat…