La cigarette électronique se perfectionne et passe même à l’intelligence artificielle. Une débauche de technologie destinée à accompagner les utilisateurs dans leur consommation et qui s’inscrit dans la tendance de la santé connectée.
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Après le grille-pain et l'oreiller connecté, la cigarette électronique est elle aussi en train de devenir un produit high-tech. Mises au point dans les années 2000, les premières e-cigarettes ressemblaient vaguement à un gros stylo muni d'une batterie et d'un réservoir à e-liquideliquide. Certains modèles rudimentaires nécessitaient même l'appui prolongé sur un bouton pendant l'aspiration. Les générations ultérieures se sont progressivement perfectionnées, en intégrant des « mods » (abréviation de « modifiable »), des batteries amovibles offrant une meilleure puissance et une plus grande autonomie.
Des mods électroniques pour réguler la puissance
Les mods électroniques, équipés de circuits intégrés, comprennent généralement un petit écran LCDécran LCD et peuvent être reliés à une applicationapplication permettant d'afficher des informations (par exemple le pourcentage restant de batterie), de régler la puissance de vapotage ou la température ou encore de choisir un mode de vape. Certains écrans peuvent même afficher l'heure. Les mods apportent également une meilleure sécurité en évitant la surchauffe et prolongent la duréedurée de vie de la batterie. Évidemment, tout ceci rend le dispositif plus lourd et plus encombrant (jusqu'à 250 grammes).
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La cigarette électronique dopée à l’intelligence artificielle
Aujourd'hui, la cigarette électroniquecigarette électronique passe carrément à l'intelligence artificielle. La start-up française Enovap, lauréate du concours Lépine en 2018, se vante ainsi d'avoir créé « la seule cigarette électronique au monde à s'adapter aux besoins nicotiniques de chacun ». Composée de deux réservoirs ayant des concentrations en nicotinenicotine différentes, elle calcule le ratio d'évaporation des liquides de chaque réservoir afin de délivrer la concentration en nicotine requise. Le dispositif est surtout doté d'un algorithme qui va progressivement réduire l'apport en nicotine afin d'accompagner l'utilisateur vers un sevragesevrage complet. Une application dédiée permet en outre de suivre sa consommation, le nombre de bouffées, la quantité de nicotine absorbée ou de recevoir des conseils personnalisés.
La start-up devrait bientôt être rattrapée par le géant américain Juul, qui envisage de lancer sa e-cigarette « intelligente » dans le courant de l'année 2021. Elle sera elle aussi munie d'un contrôleur intelligent adaptant la quantité de nicotine en fonction des habitudes de l'utilisateur. Tout cela a quand même un prix : le kit de démarrage chez Enovap, comprenant la cigarette électronique, un packpack de podspods, une batterie, un étui et deux flacons d'e-liquide est vendu 99 euros.
L’innovation au service de la santé
Cette débauche de technologie ne s'inscrit pas seulement dans la tendance du « tout connecté ». Les fabricants sont également contraints d'innover en raison du désintérêt et de la méfiance croissante envers leurs produits, accusés de favoriser la consommation de nicotine chez les jeunes, de créer une nouvelle dépendance et de contenir des produits toxiques. Selon un sondage BVA réalisé en 2019, trois Français sur cinq pensent désormais que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer, à rebours du consensus scientifique. « Cette crise de confiance pourrait causer la mort de milliers de fumeurs alors que le tabac tue la moitié de ses fidèles consommateurs », craint l'Académie de médecine dans un communiqué. La cigarette connectée réussira-t-elle à inverser la tendance ?