Le tennis est en pleine mutation. Les innovations techniques offrent de moins en moins de place au jugement humain et laissent même imaginer des rencontres sans le moindre arbitre.

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    Les colères de John McEnroe envers les juges de ligne du tennis seront peut-être bientôt d'un autre temps. Comme dans tous les domaines, la technologie progresse dans le sport à une incroyable vitessevitesse et en particulier dans le tennis. Les radars affichant les vitesses des services font depuis longtemps partie de l'environnement d'un court de tennis.

    Depuis 2006 et une première utilisation lors du tournoi de Miami, les principaux tournois sont équipés de la technologie Hawk-Eye (« œilœil de faucon » en anglais mais aussi du nom de son créateur Paul Hawkins), licence détenue par une filiale du groupe Sony, capable, à la demande du joueur, de déterminer si une balle est faute ou à l'intérieur du terrain. Quelques secondes suffisent pour qu'une image de synthèse dessine l'impact de la balle et permette à l'arbitre d'annoncer sa décision. Roland-Garros est le seul des quatre tournois du grand chelem (Open d'Australie, US Open et Wimbledon) à ne pas utiliser ce système, se reposant sur la trace laissée par la balle sur la terre battue.

    Avec une précision de 3 millimètres, contre 2 centimètres pour l'œil humain, le système, basé sur une modélisationmodélisation effectuée par un quadrillage de caméras fixées en hauteur, offre la garantie quasi certaine d'un bon jugement. Seule la déformation de la balle à l'impact peut légèrement fausser l'interprétation. La technologie est également utilisée dans le cricket ou le football pour déterminer si un ballon a franchi la ligne de but.

    La modélisation de l’impact de la balle est à la base du concept <em>Hawk-Eye</em> utilisé dans les plus grands tournois du circuit. © mipan, stock.adobe.com

    La modélisation de l’impact de la balle est à la base du concept Hawk-Eye utilisé dans les plus grands tournois du circuit. © mipan, stock.adobe.com

    Hawk-Eye versus Foxtenn Des courts sous haute surveillance

    Depuis quelques mois, le monopole du concept Hawk-Eye a été fissuré. Un concurrent espagnol, Foxtenn, est apparu dans certains tournois. Plus d'images de synthèse mais des images réelles filmées par une quarantaine de caméras haute vitesse (10 pour le système Hawk-Eye) réparties autour du court et selon son concepteur Javier Simon, « sans aucune erreur possible ».

    En septembre dernier, un pas de plus a été franchi à MilanMilan, en Italie, lors du Masters Next Gen, tournoi réservé aux moins de 21 ans et véritable laboratoire pour tester de nouvelles règles. En plus de la possibilité pour les joueurs de consulter leurs statistiques sur une tablette à la fin du set (disputé en quatre jeux gagnants) ou de la discussion via un casque avec son coach au changement de côté, la disparition totale des juges de ligne constitue sans aucun doute l'une des nouveautés les plus spectaculaires. Un système automatique annonce « fault » pour un mauvais service ou « out » quand la balle sort du court pendant l'échange. Le verdict est instantané, aucune contestation possible. Lors de ce tournoi, l'arbitre de chaise était le dernier « survivant ». Mais jusqu'à quand ?