Tous les ans, ce ne sont pas moins de 40.000 étudiants qui débutent leur scolarité au sein des quelque 205 écoles d'ingénieurs dénombrées en France en 2018. Chaque année aussi, 35.000 sortent diplômés des Ponts et Chaussées, de Polytechnique, de Centrale, pour les plus anciennes, mais aussi les Mines, Télécoms, l’INP, ENSTA, INSA... Elles offrent à leurs diplômés des perspectives de carrière tout autant diversifiées qu’attractives. Car la France manque cruellement d’ingénieurs…


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    En 2017, la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs avaient alerté les candidats à l'élection présidentielle sur le manque d'ingénieurs en souhaitant diplômer 50.000 élèves au lieu des 35.000 comptabilisés. Les métiers de l'ingénierie devaient embaucher entre 50 et 60.000 personnes par an entre 2018 et 2021. Mais, dans un baromètre économique de Syntec-Ingénierie sorti fin 2018, le sous-effectif structurel atteint les 4 %.

    Dans un monde globalisé en pleine mutation, les ingénieurs sont essentiels car ils participent à rendre les entreprises -- et par là même, l'ensemble de l'économie française, -- plus innovantes, plus performantes, plus compétitives, et ce dans de nombreux secteurs... La formation des ingénieurs en France est pourtant de longue date de grande qualité avec des écoles d'ingénieurs, la plupart publiques, qui proposent des diplômes de niveau bac + 5 très recherchés sur le marché du travail.

    Le besoin d’ingénieurs dans de nombreux secteurs

    Une chose est sûre, les diplômés des grandes écoles d'ingénieurs n'ont aucun mal à trouver un emploi. Près de 80 % d'entre eux trouvent un travail dans les deux mois après la fin de leurs études. Ils sont même souvent recrutés par les entreprises avant même la fin de leurs études. Avec le départ en retraite de la génération des « baby boomers » et les profondes mutations économiques, technologiques et écologiques en cours, le profil de l'ingénieur a de beaux jours devant lui dans de multiples secteurs.

    Le secteur de l’informatique et des réseaux est aujourd'hui le premier recruteur d'ingénieurs, ensuite celui de l'industrie des transports est le deuxième, puis les sociétés d'ingénierie viennent en troisième position, mais il faut aussi mentionner l'énergieénergie et particulièrement les énergies renouvelables, les TP et BTP, l'environnement, la recherche, la finance et la banque, le conseil en stratégie d’entreprises, un vivier extraordinaire pour les ingénieurs.

    Concernant les salaires, le secteur des industries extractives, mineraisminerais, pétrolepétrole, gazgaz, est celui où les ingénieurs sont les mieux rémunérés. D'après l'Observatoire des ingénieurs et scientifiques de France datant de 2014, un sur deux touche 90 K€ par an, alors que la moyenne est de 55 K€ par an. Il s'élève à 78 K€ dans la banque et l'assurance et 68 K€ dans les industries chimiques. Ce n'est donc pas dans les secteurs qui recrutent le plus que les ingénieurs sont les mieux payés... À noter : la rémunération des ingénieurs peut tripler entre le début et la fin de carrière.

    En 2016, sur quelque 870.000 ingénieurs, les femmes ne sont que 194.000, soit 22 %. © Monkey Business, Adobe Stock
    En 2016, sur quelque 870.000 ingénieurs, les femmes ne sont que 194.000, soit 22 %. © Monkey Business, Adobe Stock

    Écoles d’ingénieurs, de quoi parle-t-on ?

    Elles sont donc aujourd'hui 205 écoles d'ingénieurs ou établissements d'enseignement supérieur et de recherche qui sont accrédités sur le territoire français, dans une trentaine de villes, départements et régions d'outre-mer compris. Parmi elles, 154 grandes écoles d'ingénieurs qui sont regroupées au sein de la Conférence des Grandes Écoles.

    Pour l'écrasante majorité, les écoles d’ingénieurs sont publiques, les autres sont soit privées, soit consulaires comme l'ESIEE Paris de Créteil, certaines sont universitaires telles que l'École polytechnique universitaire de Sorbonne Université ou l'école d'ingénieurs Denis-Diderot Paris 7.

    Parmi elles, il existe aussi les historiques telles que Ponts ParisTech (anciennement École nationale des Ponts et Chaussées) fondée en 1747, l'École polytechnique fondée en 1794 et l’École Centrale créée en 1829, ou plus récemment comme l'UTCUTC Compiègne en 1972, l'ESIEE Amiens ou l'EBI, École de Bio-Ingénierie de Cergy, ouvertes en 1992, et la toute récente EIDD Denis-Diderot dont la première promotion est sortie en 2019.

    Le coût de la scolarité est très variable selon les écoles d'ingénieurs, de 0 € à près de 10.000 euros, des frais qui n'augurent en rien de la qualité de l'enseignement puisque celle classée comme la N°1, Polytechnique, ne demande aucun frais de scolarité. Les domaines des écoles d'ingénieurs sont également très vastes.

    Ces écoles préparent donc des ingénieurs pointus dans des secteurs d'activités très divers :

    Le BTP est un secteur qui recrute toujours de nombreux ingénieurs. @Joffi, Pixabay
    Le BTP est un secteur qui recrute toujours de nombreux ingénieurs. @Joffi, Pixabay

    Le saviez-vous ?

    Parmi les écoles supérieures d’ingénieurs, certaines proposent à leurs étudiants d’effectuer leur formation en alternance, via un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Des formations qui ont l’avantage d’être orientées métiers (20 % des cours sont assurés par des professionnels, partenariats avec des entreprises, stages, apprentissage…), de préparer les étudiants à une carrière à l’international, et de s’appuyer sur la recherche avec la possibilité de réaliser parallèlement en dernière année un master « Recherche ».

    Top 10 des écoles d'ingénieurs qui ont la côte 

    Le magazine L'Usine Nouvelle réalise chaque année un classement des meilleures écoles d’ingénieurs à partir de 14 indicateurs, certains sont pris en compte pour établir le classement comme le salaire et l'emploi, d'autres ne sont pas pris en compte pour le classement, comme la part des filles, le pourcentage d'alternants ou le niveau des frais de scolarité. Le magazine réalise parallèlement des classements et donne des notes en fonction de différents critères comme l'insertion, l'international, la recherche et l'entrepreneuriat.

    N°1 : Polytechnique (Palaiseau)

    N°2 : Mines Paris Tech (Paris)

    N°3 : CentraleSupelec, diplôme Centrale (Paris-Saclay)

    N°4 : Ponts ParisTech (Marne la Vallée)

    N°5 : Centrale Nantes (Nantes)

    N°6 : ISAE-Supaéro, Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Toulouse)

    N°7 : Chimie Paris Tech (Paris)

    N°8 : ESPCI, École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (Paris)

    N°9 : ESILV, École supérieure d'ingénieurs Léonard-de-Vinci (Paris-La Défense)

    10 : Télécom Paris Tech (Paris)