Dans un monde numérique parfait, la confiance entre l’utilisateur et une plateforme de service pourrait permettre un partage de données personnelles sur mesure et sans méfiance. Certains acteurs sont déjà sur cette voie malgré le sacrifice que cela engendre en matière de revenus publicitaires.


au sommaire


    Imaginez un monde numérique dans lequel tout serait parfait en matièrematière de confidentialité des données. Les utilisateurs sauraient précisément quand et quelles sont les données collectées par un service et pourraient les contrôler facilement en les supprimant ou en choisissant à quoi elles pourraient servir pour la plateforme.

    Plus de mails intrusifs ! Plus d'annonces qui correspondent aux sujets de discussion ! Plus de sentiment d'espionnage permanent ! Plus de message de ristournes après l'achat d'un produit via un marchand en ligne... Et surtout, plus de bannière où il est plus facile de cliquer sur « Accepter les cookies » plutôt que de devoir cocher ou décocher une longue liste de préférences.

    Et puis l'utilisateur de réseaux sociaux saurait quelles sont les données qui permettent l'affichage des publicités ciblées et pourrait les révoquer en un ou deux clics. Aucune donnée personnelle ne serait vendue ou partagée par d'autres entités sans en informer les consommateurs et obtenir leur consentement. En fin de compte, plus d'accumulation d'informations sur un utilisateur pour le monétiser au maximum. Enfin, les politiques de confidentialité des données seraient limpides à lire.

    Mais ce monde numérique n'existe malheureusement pas et les acteurs du Web font tout pour compliquer l'accès aux données personnelles collectées pour les utilisateurs.

     Les acteurs du Web compliquent-ils à dessein l’accès aux politiques de confidentialité concernant les données des utilisateurs. © ra2 studio, Adobe Stock
     Les acteurs du Web compliquent-ils à dessein l’accès aux politiques de confidentialité concernant les données des utilisateurs. © ra2 studio, Adobe Stock

    Ce qui se passe sur un iPhone reste sur un iPhone

    Toutes les contraintes faites pour leur tordre le bras afin qu'ils appliquent la réglementation (RGPD) se retournent contre les utilisateurs. Ces derniers préfèrent le plus souvent sacrifier la sécurité de leurs informations personnelles en cliquant sur « Accepter tout » ou « Autoriser », plutôt que devoir perdre du temps à réaliser des réglages.

    C'est le prix de la gratuité et pourtant, les acteurs du secteur qui se montreraient les plus vertueux pourraient très bien en tirer un atout sacrément concurrentiel. Il existe des méthodes qui viennent rejoindre ce principe. C'est, par exemple le cas de ce qu'on appelle le Progressive profiling.

    L'opération consiste à se contenter de recueillir de petites quantités d'informations de manière progressive plutôt que d'un seul coup. Autrement dit, la relation entre l'utilisateur et le service se fait, elle aussi, graduellement en augmentant la part de confiance qui conduit au partage de davantage d'informations.

    Par ailleurs, certains ténors du secteur, comme par exemple Apple, ont fait de la protection des données personnelles leur cheval de bataille pour renforcer cette confiance avec leur client. Cela fait même partie des nouveaux critères d'achat pour le consommateur. Depuis iOSiOS 14, une fonction, baptisée App Tracking Transparency (ATT), oblige les développeurs d'applicationsapplications à obtenir clairement le consentement des utilisateurs vis-à-vis de l'exploitation de leurs données personnelles avec d'autres sites et services. Comme quoi ce monde parfait pourrait bien arriver si tous les acteurs suivaient cet exemple.