Le monde des cryptomonnaies est souvent associé à des promesses de gains mirobolants. Ce qui est moins connu, c'est qu'il s'agit également d'un territoire à risque, dans lequel il est aisé de perdre des sommes énormes, faute d'agir de façon avisée.
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L’univers des cryptomonnaies est généralement associé à des plus-values énormes. Il n'est pas rare d'entendre parler d'une monnaie qui a vu son cours soudainement décoller, amenant ceux qui avaient investi sur elle à gagner des sommes conséquentes. Ces histoires que l'on entend ici et là peuvent faire tourner la tête et inciter certains à placer leurs précieuses économies sur des projets de cryptomonnaie.
Il convient pourtant d'être prudent. Certains projets peuvent être rentables durant quelques mois, puis s'écrouler par la suite. Il se trouve juste qu'il apparaît régulièrement de nouvelles monnaies ou applicationsapplications et que l'engouement pour l'une peut tempérer l'intérêt pour une précédente. Et en matièrematière de cryptomonnaie, l'offre est pléthorique. Celui qui aurait investi de façon excessive dans un projet pourrait fort bien se retrouver déficitaire au moment où il souhaite récupérer ses placements. Autre point : certaines applications de la DeFi (finance décentraliséefinance décentralisée) peuvent avoir été mal programmées et donc ouvrir la voie à un pirate souhaitant détourner l'argentargent investi.
Autant de facteurs de risquefacteurs de risque, donc. Toutefois, il faut savoir qu'il existe aussi de pures arnaques. Des projets sans réelle consistance, montés artificiellement afin de profiter de l'intérêt pour ce secteur. En voici quelques exemples.
Les ICO artificielles
Pour mémoire, on parle généralement d'ICO (Initial Coin OfferingInitial Coin Offering) pour l'opération consistant à lancer une nouvelle monnaie. L'équipe qui mène une ICO fait appel à des investisseurs afin qu'ils achètent un grand nombre de tokens (unités) de leur monnaie. Les avantages du nouveau token sont énoncés dans un Livre blanc.
Le 17 mai 2018, le Wall Street Journal (WSJ) a publié les résultats d’une enquête sur la question. Sur 1.450 ICO analysées par ce journal, pas moins de 270 avaient été identifiées comme frauduleuses. L'ensemble représentait 1 milliard de dollars allègrement investis dans des projets vides, sans lendemain. Ainsi, la société LoopX avait réussi à lever l'équivalent de 4,5 millions de dollars avant de disparaître.
Le WSJ avait notamment remarqué que 111 des Livres blancs étaient pour l'essentiel des copier-coller d'autres projets. Sur d'autres, l'identité de la prétendue équipe était fallacieuse - les visuels des protagonistes avaient été récupérés sur des sites de photographiesphotographies libres de droit. La SEC (équivalent américain de la Commission des opérations boursières en France) a pris cette situation très au sérieux et infligé 1,8 milliard d'amendes à divers responsables d'ICO jugées frauduleuses.
Disparition de la clé d’accès aux réserves monétaires
D'autres situations peuvent exister. Ainsi, il faut bien se rappeler que l'accès à un compte est protégé par une « clé privée » de cryptage, soit une suite de 256 chiffres binaires inviolable. Le revers, c'est que si cette clé est perdue, l'accès à cette réserve devient impossible. Et c'est ce qui se serait passé avec un exchange (place de marché) canadien du nom de Quadriga CX. En décembre 2018, son fondateur, Gerald Cotten a succombé à une maladie inflammatoire alors qu'il se trouvait en Inde. Sa veuve, Jennifer Robertson a alors affirmé qu'il était le seul à connaître la clé d'accès aux comptes. Quelque 76.000 clients se sont alors retrouvés dans l'incapacité de récupérer les 169 millions de dollars qu'ils avaient investis. En réalité, une enquête dont les conclusions ont été rendues en juin 2020 a révélé qu'une grande partie de ce volumevolume monétaire était de toute façon frauduleuse.
Une monnaie frauduleuse mise en avant par des influenceurs
On pourrait penser qu'il existe des influenceurs au-dessus de tout soupçon et que leur conseil pourrait suffire à authentifier une solution donnée. Or, nous avons eu avec BitConnect un exemple d'escroquerie qui avait reçu le concours d'influenceurs majeurs, dont on ignorait alors qu'ils étaient rémunérés par cette plateforme.
Au plus fort de son essor, dans l'année 2017, BitConnect était vantée comme une voie rapide vers la fortune avec des gains annoncés allant jusqu'à 480 % par an. Lorsque BitConnect s'est effondré au début de l'année 2018, six investisseurs ayant perdu un total de 771.000 dollars ont lancé une action en justice. Il est alors apparu que BitConnect était un système de Ponzi : les premiers arrivés étaient rémunérés par une partie des apports des nouveaux entrants. Le souci, c'est que plusieurs YoutubeursYoutubeurs avaient consacré des dizaines et des dizaines d'heures à vanter les mérites de cette monnaie. Parmi eux, on trouve :
- Craig Grant, l'un des grands promoteurs du Bitcoin et dont la chaîne avait alors plus de 100.000 abonnés ;
- Cyptonick (200.000 abonnés) qui avait consacré plus de 2.500 vidéos de promotions ;
- Trevon Brown (alias Trevon James) avait produit quelque 600 vidéos ;
- Ryan Maasen, qui s'est empressé d'effacer ses contenus.
Les Youtubeurs qui avaient empoché une commission pour vanter les mérites de BitConnect ont eu à répondre de la justice.
Gare aux chimères
Nous pourrions aisément citer bien d'autres arnaques du même type. Que faut-il retenir ? Si quelqu'un vient vous vanter les mérites d'une nouvelle monnaie ou d'une nouvelle application fabuleuse dans le domaine de la cryptomonnaie, la prudence est de mise. Il existe certes de très belles opportunités qui surgissent de temps à autre, mais savoir les exploiter est une affaire d'experts avisés, prêts à consacrer des heures à scruter les indices sur leurs ordinateurs. Dans la plupart des cas, les néophytes gagneront à rester à l'écart des promesses chimériqueschimériques.