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Roland Moreno, inventeur, notamment de la carte à pucecarte à puce, est né le 11 juin 1945, au Caire, et décédé le 29 avril 2012 à Paris. Le métier qu'il a le plus longtemps exercé est aussi sa passion : l'invention. Roland Moreno en a eu d'autres : employé de bureau à la Mnef (Mutuelle nationale des étudiants de France) et au ministère des Affaires sociales, journaliste à Détective et à ChimieChimie-Actualités, garçon de course à L'Express, entre autres emplois.
Roland Moreno, éclectique
Mais Roland Moreno ne peut se réduire à son CV, quelque peu chaotique, à l'image de son parcours dans la vie. Dans sa jeunesse, par exemple, il est attiré par la chimie et par l'électronique mais choisit d'entamer des études de lettres pour faire de la psychologie. Ce n'est qu'en 1972 qu'il crée Innovatron (une association loi 1901 puis une société) pour commercialiser ses inventions, déjà nombreuses et témoignant du plus grand éclectisme.
Roland Moreno a inventé un logiciellogiciel capable de créer de nouveaux mots, le Radoteur, qui sera commercialisé et utilisé pour trouver des noms de marques qui sonnent bien, avec une bonne « résonancerésonance cérébrale » et une « plénitude masticatoire » (dixit Roland Moreno). À ses débuts, il était le créateur du Matapof, machine à tirer à pile ou face, et d'un oiseauoiseau électronique.
Innovatron présente le principe de la carte à puce en 1974, efficacement protégé par une série de brevets. Un petit processeur, doté d'un peu de mémoire, communique avec le lecteur, sur lequel l'utilisateur tape un code confidentiel. Un calcul de cryptage effectué par la puce et par le lecteur doit donner le même résultat de chaque côté. Le principe est applicable de diverses manières. Mais il faut que des industriels mettent en place les services, ce qui prend de nombreuses années. Les premières applicationsapplications apparaissent à la fin des années 1980 avec le Piaf (Parcmètre individuel à fente). Suivront la carte téléphonique, la carte bancaire à puce, la carte Vitale et plus récemment les cartes sans contact, comme le Navigo de la RATP parisienne.
Jusqu'à son décès, Roland Moreno restera dirigeant d'Innovatron. L'entreprise connaît de nombreux revers dans les années 1990 et 2000 quand elle s'engage dans des projets d'industrialisation. « Nous avons fait un métier qui n'était pas le nôtre » expliquera-t-il plus tard dans un entretien publié dans L'Expansion. En 1998, les brevets de la carte à puce tombent dans le domaine public et Gemplus (qui a racheté en 2002 les parts de Moreno dans Innovatron) continuera de fabriquer des cartes à puce (mais se fera racheter) ainsi que Schlumberger (qui abandonnera ce domaine).
Roland Moreno n'était pas un industriel. Pour s'en convaincre, il suffit de lire le chapitre consacré à l'argentargent de son livre La théorie du bordel ambiant, paru chez Belfond en 1990. L'intitulé « Chapitre 8 : L'argent » chapeaute une page vide où est simplement inscrit : « (Supprimé) ». L'ouvrage a connu un grand succès et a été réédité deux fois. Il raconte la vie de l'auteur (de façon sommaire) et ses idées sur le monde, la télévision, l'informatique, le briquet jetable, l'ordre et le désordre.
Son éclectisme se retrouve aussi dans ses goûts musicaux, où Jean-Sébastien Bach et Mozart côtoient Boris Vian et Bobby Lapointe. Ses « Célimènes », disponibles sur son site, sont des créations mélangeant, par logiciel, les musiques des uns aux paroles des autres.
Atteint d'une maladie pulmonaire en 2008, Roland Moreno s'est éteint à Paris le 29 avril 2012.
Les livres de Roland Moreno :
- Aide-mémoire du nouveau cordon-bleu, éditions Sofat, 1980
- La théorie du bordel ambiant (ou TBA), éditions Belfond (1990), Le livre de poche (1992) et l'ArchipelArchipel (2002)
- Victoire du bordel ambiant, éditions l'Archipel (2011)