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Agnès Guillot

Agnès Guillot

Chercheur en Psychophysiologie

Un site scientifique où des chercheurs de toutes disciplines peuvent transmettre des connaissances nouvelles, échanger des idées, rectifier des informations parfois (souvent ?) déformées par les médias…On en a souvent rêvé, Futura-Sciences l'a fait. Agnès Guillot Novembre 2002

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Biographie

Maître de ConférencesMaître de Conférences en Psychophysiologie à Paris-X Nanterre,  mes recherches sur les systèmes artificiels adaptatifs s'effectuent à l'Institut des Systèmes Intelligents et de RobotiqueRobotique de Paris 6 (Université Pierre et Marie CurieMarie Curie- Paris Universitas), que notre équipe AnimatLab a rejoint début 2007.

Mon parcours universitaire a commencé par des études en Sciences humaines (Psychologie), avec des spécialités en Psychophysiologie, qui se sont orientées ensuite vers l'Ethologie, étude du comportement animal. Dès 1984, avec mon collègue Jean-Arcady Meyer, nous avons élaboré des modèles mathématiques et informatiques de comportements animaux. Ces travaux nous ont préparé à être réceptifs au nouveau courant de la robotique venu des Etats-Unis en 1986, courant qui aspirait à combler les limitations constatées dans les systèmes conçus par l'Intelligence ArtificielleIntelligence Artificielle.

Mes formations et mes pratiques pluridisciplinaires - psychologie, éthologieéthologie, psychophysiologie, informatique, mathématique - se sont révélées indispensables dans ce domaine de recherche nommé « approche animatanimat ».

Diplômes universitaires

• 1991. Diplôme d'Habilitation à Diriger des Recherches en Psychophysiologie. Paris X. « Le comportement de Mus computatrix »
• 1988. Doctorat de l'Université Paris 7. Spécialité Biomathématiques. « Contribution à l'étude des séquences comportementales chez la Souris : approches descriptives, causales et fonctionnelles ».

Publications

L'ensemble de mes publications se trouve sur ma page web (http://isir.fr/, équipe SIMA - Systèmes Intégrés, MobilesMobiles et Autonomes) et certaines peuvent s'y télécharger. Ces dernières sont aussi téléchargeables sur le site http://animatlab.lip6.fr.

Je recommande plus particulièrement la lecture des articles ou livres suivants, qui expliquent ou illustrent - sans être trop spécialisés - la démarche « bioinspirée » : 
• 2008. Guillot, A. et Meyer, J.A. La bionique. Quand la science s'inspire de la Nature. Collection UniverSciences. Dunod.
• 2005. Guillot, A. La bionique. In Jamous, M. and Saltiel, E., editors, Graines de Sciences 7, pages 93-118. Editions Le Pommier.
• 2004. Guillot, A. and Meyer, J.-A. Des robotsrobots doués de vie ? Collection Petites Pommes du Savoir. Editions Le Pommier.
• 2003. Guillot, A. Les robots. In Wilgenbus, D., Salviat, B., Jamous, M., and Julia, M., editors, Graines de Sciences 5, pages 31-55. Editions Le Pommier.
• 2002. Guillot, A. et Meyer, J.A. Psikharpax, ou l'ambition d'être un rat. La Recherche. 350, 64-67.
• 2002. Meyer, J.-A. et Guillot, A. Vers une robotique animale. Pour la Science. Numéro spécial. 300, 168-171
• 2001. Guillot, A. et Meyer, J.A. Préface du livre Robo sapiens : une espèceespèce en voie d'apparition. P. Menzel et F. D'Aluisio. Editions Autrement.

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métier

Bien qu’appartenant depuis janvier 2007 à l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (l’ISIR, de l’Université Pierre et Marie Curie- Paris 6), notre équipe est encore « délocalisée » du site de Jussieu à cause des travaux de désamiantage, qui durent depuis 12 ans ! Généreusement hébergés dans les locaux du LIP6 - notre ancien laboratoire (délocalisé lui aussi) - nous devrions bientôt déménager sur le campus, au lieu dit « la Pyramide ». En effet, les trois équipes que regroupe cet Institut se trouvent à Fontenay-aux-Roses, à Ivry-sur-Seine et à Paris, ce qui complique considérablement les échanges quotidiens entre chercheurs. Mes jours se partagent donc entre l’université de Paris-X Nanterre dans les Hauts-de-Seine –lieu des enseignements – et un immeuble situé dans le 16ème arrondissement de Paris –lieu des recherches. La particularité d’une journée-type d’un enseignant-chercheur est, justement, qu’elle est tout sauf « type ». Plusieurs tâches sont bien souvent à mener de front dans une même journée, tombant à l’improviste, d’urgence souvent impérative. Parmi celles-ci : - Des tâches d’enseignement, prenant environ deux jours par semaine d’octobre à juin (hormis les travaux collatéraux). Etant enseignante en Psychophysiologie (section Neurosciences), je tente, pour ma part, de faire comprendre à de très (très !) nombreux étudiants de Sciences Humaines combien il est essentiel pour eux de connaître les rouages organiques sous-tendant les manifestations psychologiques des humains qu’ils étudient. - Des tâches administratives, rédigeant projets rémunérateurs ou rapports, et tentant également de décrypter les méandres de l’utilisation des crédits que l’Union Européenne nous accorde pour transmettre à nos gestionnaires polyvalentes - qui font un travail ingrat et exceptionnel - les informations concernant les dépenses correspondantes. - Des « relations publiques », diffusant aussi notre approche scientifique en dehors des laboratoires et congrès, dans les écoles d’ingénieurs ou autres universités, dans des ateliers, fêtes grand public ou fêtes de la Science, à travers articles, livres, ou conférences. - Des travaux de recherche, pour lesquels nous avons l’immense privilège de gérer nous-mêmes notre temps, ce qui a souvent pour conséquence d’avaler nos soirées, week-ends ou vacances... Le travail, en ce qui me concerne, s’attache à coordonner les recherches de notre équipe sur les architectures de contrôle de notre robot-rat Psikharpax, dans le cadre du Projet Européen ICEA (Integrating Cognition, Emotion and Autonomy ; http://www.iceaproject.eu/). Ce robot, nommé ICEAbot dans le Projet, vise à acquérir son adaptabilité et son autonomie dans des environnements que l’Homme ne connaît pas parfaitement, comme une autre planète ou l’appartement d’à côté. Il s’inspire pour cela de circuits nerveux d’un mammifère, le rat, très étudié par les neurophysiologistes, avec lesquels nous collaborons. Huit autres équipes européennes participent à cette entreprise, et nous devons mettre en commun des investigations très diverses, allant de la construction physique du robot jusqu’à la mise au point d’un système d’autonomie énergétique, en passant par le calcul de la forme des oreilles et l’emplacement des yeux, le perfectionnement du système tactile à l’aide de vibrisses (les moustaches du rat), le codage des circuits nerveux permettant une orientation et une sélection autonome des actions - tout cela en respectant une plausibilité biologique afin de valider les résultats par des expérimentations animales menées en parallèle. La tâche de chercheur dans notre domaine comprend, de plus, l’encadrement de jeunes frais émoulus de Masters (liés par exemple aux écoles doctorales EDITE : http://www.edite-de-paris.com.fr/accueil/index.html, SMAE : http://www.ed391.upmc.fr/ ou 3C : http://ed3c.snv.jussieu.fr/) ou d’Ecoles d’Ingénieurs (EPITA, ECP, ESPCI) dans l’univers impitoyable de la recherche fondamentale. La poursuite d’un doctorat en approche animat n’est pas un long fleuve tranquille et représente un ensemble de difficultés dues, notamment, à l’interdisciplinarité du domaine. Ces difficultés suscitent même parfois, tout au long de ce parcours de trois ans (minimum), quelques conflits -signes annonciateurs de l’acquisition d’une nécessaire autonomie de la part de l’encadré! A ce propos, l’université Pierre et Marie Curie-Paris 6, dont le laboratoire dépend, a créé depuis peu un Institut de Formation Doctorale, qui réfléchit à une politique doctorale générale et met à disposition des doctorants et encadrants de tous domaines de nombreuses informations et formations visant à optimiser le choix, la conduite des thèses, ainsi que le suivi des jeunes docteurs (http://www.ifd.upmc.fr/). Quelles satisfactions cependant de suivre la carrière des jeunes rescapés de ces aventures, engagés en Post-Doctorats dans des laboratoires étrangers de sciences cognitives, qualifiés pour des emplois de Maîtres de Conférences universitaires, admis au CNRS (pour de rares élus !) en sections interdisciplinaires, ou embauchés dans de grandes entreprises et boîtes de jeux vidéo pour leurs compétences en Intelligence artificielle ou systèmes adaptatifs. Tâches multiples donc, mais heureuse époque, où la recherche fondamentale est  -- encore --considérée comme indispensable.