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La Génération YouTube
"Imaginez une génération entière de gamins grandissant et apprenant le monde via YouTubeYouTube. Dans la première moitié du XXe siècle, les gens grandissaient en lisant des livres et des journaux. Ensuite, il y a eu une génération qui a grandi avec la télévision. La suivante a grandi avec l'internetinternet. Et maintenant la vidéo en ligne est en train de dessiner une nouvelle génération", explique encore Alex Iskold.
Nous consommerons d'énormes volumes d'informations via la vidéo, tout comme nous le faisons aujourd'hui du texte. Tout en étant plus maître de ce que nous allons regarder. On veut pouvoir regarder ce qu'on veut au moment où on est disponible pour le faire. Certes, comme le dit l’Institut Nielsen, les grandes messes ne sont pas terminées pour autant. La vidéo en ligne n'est pas encore tout à fait une République Vidéo (vidéo), comme le prophétise le think tank britannique Demos dans l'une de ses dernières publications. En effet, contrairement à ce qu'en disent les Cassandres, la vidéo en ligne n'a visiblement pas encore tué la télévision puisque si le temps passé sur la télé, l'internet et le mobilemobile ont tout trois progressé aux Etats-Unis en 2008, le temps passé sur l'internet est tout de même 5 fois moindre que le temps passé devant la télé, pour la grande majorité des gens.
Comme l’explique Howard Rheingold sur son vidéo blog, "dans les prochaines années, les présentations et les discussions vidéos vont envahir les cours, des jardins d'enfants aux grandes écoles. La vidéo vernaculaire est déjà en train de changer la culture populaire. Demain, elle transformera nos façons d'enseigner et d'apprendre." Assurément, à bien y penser, il y a là une transformation culturelle forte que l'invention du cinéma et de la télévision n'avaient fait que préfigurer. Si YouTube est l'après GoogleGoogle, nous allons pouvoir remiser nos claviersclaviers. Mais nous risquons d'y perdre quelque chose. Cette impression de devenir toujours plus consommateur qu'acteur des contenus que l'on visionne, non pas parce que nous serions moins capables de produire des vidéos que des textes à l'avenir (nous nous adapterons), mais parce que le visionnage semble toujours plus passif qu'un temps de lecture. Alors que notre regard est maître de ce qu'on lit sur une page, nous ne sommes pas encore maîtres de la linéarité de la vidéo. Peut-être est-ce là un champ de recherche à pousser plus avant ?
Un dossier préparé par Hubert Guillaud, d'InternetActu.