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BLR : la boucle locale radio
Un réseau de télécommunications est articulé autour de trois composantes, souvent désignées par "technologies réseaux".
A - Constitution d'un réseau de télécommunications
- Des infrastructures : ouvrages, génie civil, supports physiques ;
- Le réseau télécom proprement dit : équipements techniques qui assurent le transport des flux d'information et sont mis en oeuvre par les opérateurs de télécommunications ;
- Les services : applications et usages des contenus transportés par ces réseaux.
Le réseau télécom proprement dit est constitué d'un réseau de desserte, ramenant sur un réseau de collecte, branché sur un réseau de transport.
Le réseau de desserte est ce qu'on appelle la boucle localeboucle locale (en référence au dispositif technique en cuivre qui effectue une boucle entre la prise de téléphone et le dernier équipement de l'opérateur télécom au bord de son réseau).
On dit également le "dernier kilomètre" ("last mile" en anglais), mais il est de plus en plus courant d'entendre "premier kilomètre" pour rappeler que c'est l'utilisateur qui est au centre du dispositif (et non pas sur les bords) et que c'est de lui que partent de plus en plus les initiatives d'usages voire de constructionconstruction de réseaux.
Carte en provenance de DRIRE Bretagne
Comme pour les réseaux de distribution de l'eau, du gaz, de l'électricité, un réseau télécom est pensé en fonction du territoire sur lequel il s'inscrit. C'est pourquoi on parle aujourd'hui d'aménagement numériquenumérique du territoire pour désigner à la fois les politiques de déploiements d'infrastructures (le côté physique) et les politiques de déploiements des services et usages (le côté numérique).
Carte en provenance de DRIRE Bretagne
La ligne TER Brest-Landerneau-Quimper s'arrêtait en 2001 dans toutes les petites gares de campagne, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Certaines communes ont du mettre en place un service qui illustre parfaitement ces notions de desserte, collecte et transport.
B - Desserte, Collecte et Transport
Supposons qu'on veuille aller d'un hameau de la commune d'Hanvec à Paris par le train. Il faut tout d'abord rejoindre la place de la mairie d'Hanvec et emprunter un taxi qui vous amène au centre du Faou, à 5km. C'est la desserte locale (empruntée en l'occurrence dans l'autre sens). Des lignes de bus régulières du Finistère passent par Le Faou et vont à Brest. On y retrouvera peut-être des gens du Faou venus directement à l'arrêt de bus, ou des gens de l'Hopital-Camfrout ayant emprunté un autre moyen de desserte : c'est la collecte. Enfin, de la gare de Brest à Montparnasse, c'est le réseau de transport.
C - La boucle locale radio
Aujourd'hui la boucle locale repose principalement sur les lignes téléphoniques et le câble pour les particuliers, et parfois la fibre optiquefibre optique pour les entreprises. Chaque nouvelle installation (ou mise à jour) demande des travaux de génie civil, fort coûteux. La possibilité d'offrir une boucle locale par voie hertzienne est donc synonyme d'économies, de déploiements plus rapides et d'un environnement qui peut être préservé, sans parler de la possibilité de relier des zones difficilement accessibles autrement.
La boucle locale radio (BLR) est une technologie fondée sur la transmission hertzienne. Elle utilise des signes radio large bandelarge bande, pour raccorder les clients en se substituant à la paire de cuivre, la fibre optique ou encore le satellite. Les usagers accèdent ainsi à tous les types de services de télécommunications : InternetInternet, téléphonie et transmission de données.
En bref, la BLR en France est une technologie de connexion :
- Sans fil : utilise les ondes radio comme moyen de transmission ;
- Fixe : le récepteur doit être fixe et ne peut être mobilemobile comme dans le cas du GSMGSM (la téléphonie mobile classique) ;
- Bidirectionnelle : la liaison se fait dans les deux sens opérateur client ; client opérateur ;
- Dans un rayon de 3 à 6 Kms autour de la Station de Base ;
- Dans une bande de fréquence de 3,5GHz ou 26 Ghz, soit une capacité de débitdébit pouvant aller jusqu'à 10Mbit/s (Source: site ART).
D - Ce qui s'est passé en France avec la BLR
Deux opérateurs disposent en France en 2004 de licences de boucle locale radio sur tout le territoire, alors que plusieurs dizaines avaient postulé lors des premières attributions de licences en 2000. De nombreux opérateurs ont en effet jeté l'éponge, et leurs fréquences ont été rendues disponibles, mais de nombreux créneaux de fréquences n'ont pas été repris. Il ne reste aujourd'hui que quelques opérateurs :
- 9 Telecom Entreprise (groupe LD Com, ex FirstMark), opérateur métropolitain et national ;
- Altitude Telecom opérateur métropolitain et national, et sa filiale Broadnet France, opérateur métropolitain et régional ;
- Cegetel La Réunion, Médiaserv et XTS Network dans les DOM.
Une des bandes de fréquence de la BLR, celle en 3,5GHz, est également une des bandes qui est adressée par le WiMAXWiMAX. Il y a donc eu un regain d'intérêt sur cette bande dès que l'on a commencé à parler de WiMAX. Comme de nombreuses ressources étaient devenues disponibles dans cette bande de fréquence, suite au retrait de la grande majorité des acteurs, l'Autorité de Régulation des Télécommunications a lancé durant l'été 2004 une consultation publique afin d'évaluer l'intérêt du marché pour la technologie WiMAX, et l'intérêt éventuel d'ouvrir d'autres bandes de fréquencesbandes de fréquences (3,4 - 3,8 GHz) pour la boucle locale radio.
Cette consultation, dont les résultats ont été rendus publics en décembre 2004, est également l'occasion pour l'Autorité de réfléchir à l'établissement de nouvelles modalités d'attribution de fréquences. Nous y reviendrons.