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    Depuis l'arrivée en masse d'InternetInternet dans les foyers des années 1990, comment en est-on arrivés à l'épuisement de l'espace d'adressage IPv4IPv4 ?

    Depuis l'avènement d'Internet, la croissance de la demande d'adresses IP a été exponentielle. © © Sergey Nivens, Shutterstock

    Depuis l'avènement d'Internet, la croissance de la demande d'adresses IP a été exponentielle. © © Sergey Nivens, Shutterstock

    La naissance d'Internet : là où tout a commencé

    Le réseau Internet est né au début des années 1970 aux États-Unis et a connu une croissance plutôt douce jusqu'à la fin des années 1980. L'avènement du Web au début des années 1990, notamment comme outil de présence commerciale sur Internet, a entraîné un déploiement massif de millions de nouveaux nœuds du réseau et par conséquent un succès fulgurant.

    Internet victime de son succès

    La croissance exponentielle de la demande d'adresses IPadresses IP (numéros uniques assurant l'identification et la localisation des équipements réseau) a fait de l'internet une victime de son propre succès. Et voilà une première prévision pour la « fin de l'internet » en 1994 ! Aussitôt, des mesures d'urgence ont été décrétées et appliquées individuellement ou combinées afin d'« arrêter l'hémorragie ».

    Parmi ces mesures, on peut citer l'allocation exceptionnelle de blocs d'adresses de « classe B »1, la réutilisation des blocs de classes C2, puis l'abolition des classes dans les mécanismes d'allocation et de routageroutage des préfixes IP (CIDR, Classless Internet Domain RoutingRouting3)). S'y sont ajoutés par la suite l'« aménagement » d'un espace d'adressage privé (RFCRFC 1918]4), l'utilisation de mandataires (proxyproxy) ou de boîtiers de traduction d'adresse (NATNAT5) pour communiquer avec l'extérieur. Mais parallèlement à l'application de ces mesures d'urgence, l'IETFIETF a lancé dès 1993 les travaux de recherche pour préparer la succession d'IPv4 dont les limites venaient d'être démontrées.

    Notes :

    1. La notion de classe a disparu avec CIDR. Un bloc de classe B comprend 216 adresses, l'équivalent aujourd'hui en nombre avec un /16.
    2. Un bloc de classe C comprend 28 adresses, équivalent en nombre à un /24.
    3. CIDR : voir l'agrégation des adresses sur Wikipédia
    4. Address Allocation for Private Internets 
    5. NAT sur Wikipédia