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    La dernière décennie est marquée par l'accélération du développement de deux champs technologiques spécifiques (celui de l'information et celui du vivant) qui devraient modifier structurellement notre société, tant au niveau national qu'international : néanmoins, que ce soit pour les technologies de l'information, ou pour les biotechnologiesbiotechnologies, les effets de leur développement sur l'environnement et l'être humain sont encore loin d'être connus, voire évaluables. Encore moins leurs transferts.

    • Technologies de l'information

      Le développement des technologies de l'information et de la communication, notamment d'InternetInternet, est certainement facteur de progrès considérable en terme de développement durabledéveloppement durable : en améliorant l'efficience de la production et la rentabilité du capital et du travail, en mettant à disposition de la société civile une information contradictoire, en dématérialisant certaines activités.

      Pourtant l'impact sur l'environnement de l'utilisation de ces technologies n'apparaît pas encore clairement : on constate par exemple que le développement du commerce électronique de détail a, sur l'environnement, des effets positifs (par exemple : la réduction des espaces de stockage et de vente) mais aussi des effets néfastes (recours accrus aux transports).

      Pourtant le risque de fracture numériquenumérique semble se confirmer, au sein même des pays, entre pays du Nord et du Sud mais aussi entre générations. L'information, matière première ou bien de consommation mise à disposition sur le net, est très inégalement répartie : sur 6 milliards d'être humains, seuls 1,5 milliard ont les moyens de télécommuniquer. On peut craindre la marginalisation de certains pays, certaines communautés, ou certaines entreprises mal reliés aux réseaux d'information.

      Pourtant les technologies de l'information voient leur utilisation détournée à des fins illégales et dangereuses : les technologies de l'information créent ou amplifient des maux planétaires ('cybercrime', 'cyberterrorisme') et facilitent l'efficience des activités répréhensibles, en mondialisant l'insécurité.

      La question du partage du pouvoir, au travers du partage de l'information, se pose dorénavant différemment. Du développement de l'administration électronique citoyenne aux 'cyber - cités', en passant par les usages sociaux et culturels, large est le champ des possibles pour que les technologies de l'information deviennent vecteurs de responsabilisation et citoyenneté, vecteur de renouveau de la démocratie, ou vecteur d'appropriation du pouvoir par un petit nombre de 'connectés' .

    • Biotechnologies

      L'apparition des biotechnologies a ouvert le champs des possibles pour s'attaquer à des grands problèmes de développement tels que l'amélioration des soins de la santé, l'augmentation de la productivité agricole, l'usage d'énergies moins polluantes et la protection de l'environnement.
      Aujourd'hui devenues un secteur économique important, les biotechnologies n'ont pourtant pas encore apporté de réponses certaines à ces problèmes : les risques qu'elles présentent suscitent de plus en plus d'inquiétudes ; les problématiques spécifiques aux pays en développement (productivité agricole, lutte contre les pandémiespandémies, ...) demeurent. D'autre part, les biotechnologies restent principalement aux mains du secteur privé, et les droits exclusifs dont elles font l'objet rendent leur accès quasi-impossible au plus grand nombre. La chute des investissements publics en recherche et développement a amplifié cette dépendance au secteur privé, qui n'hésite pas à engager du capital risque pour développer un secteur prédestiné à un forte rentabilité.