au sommaire
La Cnil a développé deux grands axes de réflexion au sujet de la biométriebiométrie et des libertés individuelles. Le premier consiste à dire qu'une solution adoptée en matière de contrôle au sein d'une entreprise ne doit pas être démesurée par rapport à la problématique. Le second édicte que tout système qui laisse une trace ne doit pas être intégré dans une base de donnéesbase de données.
Ainsi, dans une entreprise, si certains cadres ou ingénieurs sont seuls habilités à entrer dans des pièces sécurisées, on utilise des badges intégrant les données de l'empreinte digitaleempreinte digitale. C'est une comparaison entre les données du badge et celles de l'empreinte qui sert de sésame pour les accès restreints. « Cela résout les problèmes de sécurité mais cela n'amène pas une plus grande facilité d'usage dans le quotidien, et donc cela freine le développement de telles applications », juge Didier Guillerm.
Au déficit de réputation de la biométrie, se trouve le fait qu'aucune entreprise ne prétend apporter une solution fiable et sécurisée à 100 %. Ainsi, le Canadien Future Lock vend des serrures et coffres-forts à empreinte digitale et reconnaît un « taux de refus erroné » inférieur à 1 %. De même, le logiciellogiciel de reconnaissance des visages d'Omron fonctionnerait correctement 99 % du temps. Que fera-t-on lorsque les preuves biométriques pourront être versées à la charge d'un accusé ?
Idéalement, pour s'imposer dans des pays tels que la France, la biométrie se doit d'être non seulement irréprochable mais aussi discrète et ne pas solliciter excessivement l'intervention ou même l'attention de l'utilisateur, tout en offrant une fiabilité irréprochable.
Reconnaissance des nœuds des veines
Deux sociétés, Hitachi et Fujitsu, se sont lancées dans une technologie de biométrie de ce type, opérant une reconnaissance du réseau des nœuds des veines. Au départ, de telles technologies ont été développées pour une raison culturelle : au Japon, il n'est pas jugé hygiénique de placer son doigt sur un objet qu'un autre a touché. Le système de Fujitsu opère la reconnaissance sur la paume de la main. Il a pour défaut d'être imposant et de ne pouvoir être aisément intégré à un appareil portable. Celui que propose Hitachi est plus réduit et ne nécessite de placer qu'un doigt de la main sur un lecteur en tout et pour tout. Grâce à un partenariat avec la société française Easydentic, ce système est désormais diffusé en leasing sur l'Europe. Sony a rejoint ce duo et affirmé avoir miniaturisé davantage le système.
Pour parvenir à gagner la confiance des utilisateurs, la biométrie doit réussir ce difficile pari : rassurer quant à sa fiabilité, rassurer tout autant quant à la sauvegardesauvegarde des libertés individuelles et, enfin, à défaut de se fondre dans le décor, apparaître avant tout comme une solution pratique et plus aisée d'accès que celles existant jusqu'alors. Le temps où l'on placera couramment son doigt devant un distributeur de billets dans une rue de Paris ou bien devant le terminal d'une gare (une application déjà en place au Japon) n'est peut-être pas si loin.