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Au-delà de ces risques physiologiques, quels peuvent être les problèmes sociétaux ? Ils sont de trois ordres : ceux liés à la limitation de la démocratie participative dans les choix des développements et des applications des résultats des nanosciences, ceux liés au non respect de la liberté individuelle et ceux liés au transhumanismetranshumanisme.
L'implication des citoyens dans l'évolution des nanosciences mettrait fin à ce qui est ressenti par certaines associations citoyennes comme la lutte du pot de « taire » (les citoyens) contre le pot de « faire » (les scientifiques).
Nanotechnologies et citoyens
Il est fondamental de développer des formations à tous les niveaux ainsi que des forums ouverts d'information afin que les citoyens et les décideurs politiques puissent orienter et accompagner le développement des nanosciences en toute connaissance de cause.
La communauté scientifique a commencé à travailler sur la réalisation d'ouvrages pour les étudiants et pour les citoyens ayant une connaissance certaine des sciences. Il convient de poursuivre ce mouvement et de travailler plus en profondeur vers des ouvrages réellement grand public.
Des forums citoyens sont réalisés dans toutes les régions de France [18] et il conviendrait d'accroître cette ouverture vers des milieux réellement grand public non touchés jusqu'à présent. Un travail de pédagogie et de diffusion large reste donc à faire.
Libertés individuelles et nanotechnologies
L'apparition des dispositifs RFID (Radio Frequency IdentificationRadio Frequency Identification) permettant par implantation sous-cutanée d'une puce, le repérage d'individu, pose le problème du respect de la dignité humaine et de la liberté individuelle. Ces dispositifs miniaturisés à l'extrême par l'intermédiaire des nanosciences permettraient, via l'informatique, un fichage, potentiellement à l'insu des personnes, de tout individu implanté. S'il ne s'agit pas ici directement d'informatique, la Cnil devrait cependant se pencher sur l'utilisation de ces objets.
Le transhumanisme et les nanosciences
Les nanosciences et leurs développements posent le problème du transhumanisme ([19] et [20]). Des sociétés transhumanistes et extropiennes, proches des pouvoirs politiques et scientifiques, notamment aux États-Unis, mettent en avant le « progrès perpétuel » ainsi que la « transformation de soi ».
Ces visions vont jusqu'à la notion de duréedurée de vie infinie, la suppression des limites politiques, culturelles, biologiques et physiologiques en proposant de s'étendre dans l'universunivers et d'avancer sans fin en recherchant toutes augmentations biologique et neurologique.
Ces conceptions appellent l'apparition de l'Homme bionique, transcendant les limites naturelles de l'Homme. Ainsi, les transhumanistes se donnent pour tâche d'accélérer, grâce aux technologies convergentes NBIC (Neuro/Bio/Info/Computing), le passage à l'étape prochaine de l'évolution biologique (Jean-Pierre Dupuy, réf [21]). Ces questions sont posées actuellement par les philosophes et doivent être débattues plus ouvertement afin que la société, au sens large, soit au cœur des processus de décision de son avenir.
[18] par exemple, Vivagora à http://www.vivagora.org/
[19] http://fr.wikipedia.org/wiki/Transhumanisme
[20] http://editions-hache.com/essais/more/more1.html
[21] http://formes-symboliques.org/article.php3?id_article=66