au sommaire
Comme toute activité humaine, les nanotechnologiesnanotechnologies comportent des risques. Quels sont les risques et dangers spécifiques liés aux nanosciences ?
Si nous considérons les nanomatériaux, deux caractéristiques propres aux nanoparticulesnanoparticules peuvent être mises en avant :
- le rapport surface/volume ;
- la taille.
Comme nous l'avons vu précédemment, le grand rapport surface/volume induit une réactivité élevée à l'échelle nanométrique et une très importante capacité d'association avec d'autres composés. L'effet de taille permet aux particules ultra-fines (PUF) le dépassement des barrières biologiques par une diffusivité augmentée à très petite échelle. Les risques « classiques » de la bio-chimie seraient donc accrus.
Nanotechnologies et nanoparticules : quels risques pour la santé ?
Concernant les nanotechnologies et plus particulièrement les nanoparticules, les risques pour la santé seraient donc importants, quelle que soit la voie de pénétration : voies respiratoire, cutanée, digestive ou par inhalationinhalation, les particules ultra-fines pourraient se retrouver directement au contact du cerveaucerveau, par cette dernière voie.
Ainsi, soit directement, soit par nano-diffusion, les nanoparticules se retrouveraient au plus profond des organes (alvéoles pulmonairesalvéoles pulmonaires) et pourraient migrer vers d'autres sites notamment ceux particulièrement irrigués (foiefoie, cœur, raterate). Il convient ainsi de travailler dans deux directions : la préventionprévention et les études épidémiologiques. Les personnes manipulant ou en contact avec des nanoparticules doivent être protégées et médicalement suivies afin d'éviter un scénario « type amianteamiante ».
Une nano-écotoxicologieécotoxicologie ainsi qu'une nano-épidémiologie doivent être développées afin d'anticiper ces problématiques. Il s'ouvre ainsi une opportunité pour les jeunes étudiants en pharmacie en suivant une formation complémentaire [15] où en réalisant une thèse [16] de devenir des spécialistes reconnus de la nano-toxicologietoxicologie, notamment au moment de la mise en application du règlement européen REACHREACH (1er juin 2007, réf [17]).
En effet à travers Reach (Registration, Evaluation, Autorisation of CHemical legislation), l'Union européenne se dote d'un outil imposant aux industriels la déclaration et l'étude des risques toxiques de 30.000 substances chimiques répertoriées (produites, utilisées ou importées en Union européenne) d'ici à 2018. Après cette première phase, les 70.000 produits répertoriés restant, ainsi que les nouveaux, devraient faire l'objet d'une procédure similaire.
Pour mettre en œuvre cette loi, les industriels devront mener des prospectives toxicologiques sur des substances chimiques échappant jusqu'à maintenant à toute investigation (ne comprenant pas directement les produits pharmaceutiques ni naturels) ainsi que les substances chimiques nouvellement développées, dans lesquelles se retrouveront les substances issues des nanosciences. De plus, ils devront orienter la recherche vers la création de nouvelles substances remplaçant d'anciennes, avérées toxiques ou véritablement nouvelles et surtout non toxiques : le travail pour les spécialistes de toxicitétoxicité et notamment d'hyper-toxicité des nanocomposés ne devrait pas manquer dans les décennies à venir.
[14] De nombreuses Institutions, Ministères, Agences, proposent des rapports sur les Nanomatériaux. Je retiendrais ici le rapport réalisé par l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) très complet et très lisible.
[15] http://www.cnam.fr/cacemi/stages/environnement/en10.htm
[16] À souligner, parmi d'autres initiatives, celle de l'ADEMEADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) qui a démarré, en 2006 un travail de thèse sur le sujet : Effets des Nanotubes de carbone sur l'appareil respiratoireappareil respiratoire à http://www/ademe.fr et http://www2.ademe.fr/jsp/theses/these.jsp?num=1261&catid=15933
[17] http://www.cnam.fr/cacemi/stages/environnement/en10.htm