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    L'intelligence artificielleintelligence artificielle et la réalité virtuelleréalité virtuelle semblent être deux champs de recherche différents. Mais l'évolution technologique montre certainement que les deux domaines sont plus liés qu'on pourrait le penser.

    Les mondes virtuels ne peuvent pas se contenter d'être des espaces vides où se rencontrent différents avatarsavatars. Que ce soit pour le jeu ou pour des activités plus professionnelles (assistants virtuels, enseignants, etc.), il faudra créer des « robotsrobots », des « personnages non joueurs », comme on dit dans les jeux de rôle, capables de remplir leur tâche de manière autonome sans la présence d'un être humain derrière pour en tirer les ficelles.

    Quel lien entre intelligence artificielle et réalité virtuelle ? Ici, image issue de Second Life. © iZer0, Pixabay, DP

    Quel lien entre intelligence artificielle et réalité virtuelle ? Ici, image issue de Second Life. © iZer0, Pixabay, DP

    Évolution des chatbots

    Les chatbots (chatterbots ou agents conversationnelsagents conversationnels), ces robots de dialogue capables de discuter en langage naturel avec les humains, n'avaient, à leurs débuts, qu'un répertoire limité et ne semblaient pas bien intelligents. Mais AppleApple (avec SiriSiri), GoogleGoogle (avec Google NowGoogle Now), Facebook ainsi que MicrosoftMicrosoft (avec CortanaCortana) ont beaucoup investi dans le développement des agents conversationnels pour en faire de véritables assistants. Citons également l'assistant virtuel Viv. Ils mettent à disposition d'entreprises et de marques des outils leur permettant de créer des chatbots spécialisés et de les intégrer à leurs services de messageriemessagerie respectifs. Les champs d'application des chatbots sont potentiellement illimités et leur perfectionnement est désormais corrélé aux progrès de l'intelligence artificielle. Par ailleurs, l'une des voies possibles pour augmenter leurs capacités serait de les connecter à une « base de connaissance » visant à leur donner un peu de « sens commun ». Il existe déjà des tentatives pour connecter des chatbots à la plus importante de ces bases, Opencyc.

    Voir aussi

    Robots et avatars

    Les choses changent aussi avec les mondes virtuels. Là, les chatbots possèdent un corps, un visage, et on attend de ces derniers qu'ils s'animent différemment en fonction du dialogue. Ici encore, l'intelligence artificielle (IA) doit jouer un rôle, dans un domaine où elle ne se montre pas, en général, très compétitive : l'expression des émotions.

    Les chercheurs qui travaillent dans ce domaine utilisent beaucoup les théories caractérologiques, plus ou moins contestables dans le monde réel, mais très utiles dans ce cas particulier.


    L’intelligence artificielle vise à mimer le fonctionnement du cerveau humain, ou du moins sa logique lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. Jean-Claude Heudin, directeur du laboratoire de recherche de l’IIM (Institut de l’Internet et du multimédia), nous explique l'origine de ces recherches. © Futura

    Il existe aujourd'hui une multitude de langages de programmation particuliers qui ont pour unique but de synchroniser les différents comportements d'un agent en fonction de son caractère supposé, comme le MPML, Scream, STEPSTEP ou APML. Et ce ne sont pas les seuls ! La pléthore d'outils et de langages en expérimentation dans ce domaine nous laisse supposer que, pour beaucoup, la constructionconstruction « d'humains virtuels » pourrait bien constituer demain un nouvel eldorado...

    Il existe un autre type de relation entre l'IA et les mondes virtuels : il consiste à utiliser ces derniers pour enseigner à la jeune intelligence artificielle les réalités du monde réel. C'est une expérience de ce type qui a été tentée, au MIT, par le « jeu du restaurant ». Les expérimentateurs sont conviés à se rendre dans une réalité virtuelle simplissime représentant un restaurant et à jouer, au choix, le rôle d'une serveuse ou d'un client. Le créateur de ce jeu espère accumuler ainsi une multitude de données sur le comportement humain pour apprendre par l'exemple à un programme informatique les meilleurs comportements à adopter selon la situation à laquelle il est confronté.

    Pour Ben Goertzel, président de la société Novamente et vieux routier des milieux transhumanistes, pas de doute, c'est bien par la réalité virtuelle que l'intelligence artificielle peut se développer. Novamente compte ainsi proposer pour Second LifeSecond Life et les autres mondes virtuels des animaux familiers qui pourront être adoptés par les résidents, et qui posséderont un système primitif de cognitioncognition ainsi qu'une certaine capacité d'apprentissage. Goertzel compte aller encore plus loin : utiliser les mondes virtuels pour enseigner à ses créatures artificielles le langage humain. Dans ce but, l'animal virtuel à employer est tout trouvé : le perroquet.

    Un perroquet virtuel. © DR

    Un perroquet virtuel. © DR

    « Imaginez, écrit Goertzel sur son blogblog, des millions de perroquets parlants proliférant sur les mondes en ligne, chacun pouvant communiquer en un anglais très simple [...]. Le collectif de perroquets pourrait constamment augmenter sa compréhension du langage en se basant sur les interactions avec les utilisateurs [...]. L'idée de remplir le cerveaucerveau d'une intelligence artificielle grâce à l'interaction continue avec un grand nombre d'humains est tout à fait dans l'esprit du Web. Wikipédia est un exemple évident de la manière dont la "sagesse des foules" -- convenablement dirigée -- peut donner naissance à une impressionnante intelligence collective ».

    Certes, cette idée n'est pas propre à Goertzel : il existe déjà des systèmes, comme Freebase, Opencyc ou Open Mind Common Sense, qui cherchent à utiliser la « sagesse des foules » pour créer une intelligence artificielle capable de comprendre le langage naturel. Mais, tout comme Wikipédia d'ailleurs, ils demandent de la part de l'utilisateur une action volontaire. On peut supposer que les hypothétiques perroquets de Novamente iront quant à eux chercher l'information d'eux-mêmes, en se mêlant à l'environnement des utilisateurs. Et un ara multicolore, c'est quand même plus décoratif qu'un formulaire de Wikipédia...