Après ce bref tour d'horizon des animats ou robots bio-inspirés, voici une conclusion présentant l'état des lieux, les futures possibilités et les enjeux.

Les techniques du futur. © Bykst - Domaine public
Les techniques du futur. © Bykst - Domaine public
En 1987, Robocop, homme bionique, étonnait les spectateurs. © Paul Verhoeven, 1987
En 1987, Robocop, homme bionique, étonnait les spectateurs. © Paul Verhoeven, 1987

Biologie et technologie

Les inventions technologiques inspirées de la nature connaissent un essor fulgurant, en raison notamment des avancées en matière de nanotechnologie. Il est vrai que l'efficacité de la plupart des structures, procédés et matériaux naturels, repose avant tout sur leur organisation au niveau moléculaire.

Même si l'Homme peut parvenir, dans une très faible mesure encore, à les imiter dès ce niveau, il lui reste à comprendre comment organiser précisément la structure et la composition des nombreux autres niveaux hiérarchiques - ceux des organites, des cellules, des tissus, des organes, etc. - qui sont la clé des fonctions remarquables des productions de la nature. Certains chercheurs, dont Julian Vincent, du centre de biomimétique et des technologies naturelles de Bath, pensent que si nous avons probablement les outils pour imiter le mieux possible les inventions biologiques, nous aurons encore beaucoup de mal à en approcher la perfection, car nous les concevons avec des stratégies fondamentalement différentes !

Biologie et robotique

Les robots bio-inspirés sont encore loin d'égaler l'autonomie décisionnelle et énergétique de leurs modèles vivants. Ils connaissent cependant un succès grandissant dans des applications diverses qui concernent des environnements ou des tâches que l'Homme ne sait pas bien caractériser. Il peut s'agir d'explorer des planètes lointaines, d'intervenir dans des lieux inhospitaliers pour secourir ou réparer, ou d'automatiser l'aide à domicile. Il ne faut pas négliger non plus le potentiel des applications ludiques : nombreux sont maintenant les robots interactifs qui jouent avec les enfants - et adultes - et l'on commence à créer des spectacles dans lesquels robots et comédiens se donnent la réplique.

D'autres applications pourraient avoir des conséquences plus contestables. C'est pourquoi plusieurs pays définissent des textes garantissant l'éthique des recherches sur les robots. Le réseau européen Euron (EUropean RObotics research Network) a mis en place un atelier composé de chercheurs chargés d'établir une feuille de route destinée aux législateurs. Un point général sur lequel ils insistent particulièrement est la nécessité de « promouvoir des discussions populaires pour accroître l'attention du public sur les problèmes de roboéthique ». Il faut préciser que cet atelier ne cible pas précisément les robots bio-inspirés.

Et les plantes ?

Les animats, comme leur nom l'indique, ne concernent que les robots inspirés par animaux. Pourtant des recherches récentes, initiées par un laboratoire de Florence révèlent que les plantes sont des créatures sensibles et qu'elles sont capables de communiquer de façon très sophistiquée entre elles et leur environnement. Leurs capacités adaptatives peuvent être très complexes en effet, car survivre tout en étant contraintes, comme la grande majorité des plantes, de rester à la même place est un vrai défi, défi que pourraient relever de futurs robots inspirés des végétaux. Le robot du projet européen Plantoïd serait-il le premier représentant des « vegetats » ?