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L'industrie semble donc bien s'être engagée dans la voie de ces écrans ultra-fins. Reste à savoir à quoi ils serviront. En premier lieu, les écrans - notamment basés sur OLEDOLED - vont très probablement remplacer, à court terme, les écrans LCDécrans LCD dans la plupart des appareils de petite taille.
© Violetkaipa, Shutterstock
Compte tenu de l'espérance de vieespérance de vie des téléphones et des PDAPDA, la durée de vie des écrans OLED n'est pas forcément une contrainte. Et leur qualité intrinsèque (luminositéluminosité, contrastecontraste), ainsi que leur faible consommation énergétiqueconsommation énergétique sont, en revanche, des atouts forts, sur un marché en forte croissance. Les volumes pourraient s'avérer considérables : "Le marché des LCD est clairement dominé en valeur par les écrans de grande taille. En revanche, en unités, le ratio est inverse, les écrans de moins de 9 pouces représentent 97% des écrans livrés soit environ 2.4 milliards d'écrans contre 67 millions", souligne le livre blanc "Bilan des forces et faiblesses de l'optique en France", réalisé pour le compte du ministère délégué à la Recherche et publié en janvier 2004.
Dans un second temps, et c'est la promesse qui suscite le plus d'attentes, les écrans devenus souples vont donner naissance à de nouvelles applications, ou à de nouvelles générations de machines portables. Beaucoup de bureaux d'études ont dans leur tiroirs des PDA avec écran "dépliable" et autres "journaux électroniques enroulables". Mais en devenant souples, les écrans vont aussi se généraliser - voire se banaliser - et probablement s'imposer en de nombreux endroits incongrus, à commencer par les vêtements ou les emballages de certains produits de consommation, qu'il s'agisse de boites de conserve ou de bouteilles. "Des emballages qui attirent l'oeil en changeant les informations qui y sont affichées, sur les points de vente, apporteront un véritable avantage concurrentiel à certaines marques", prédit ainsi la start-upstart-up CDT.
En matière d'affichage publicitaire, le facteur taille n'est pas à négliger. Grâce au fait que les écrans OLED coûtent bien moins chers à produire que les écrans LCD, certains industriels n'hésitent pas à annoncer des écrans de 500″ (soit 13 mètres de diagonale), tandis que d'autres soulignent le potentiel de technologies d'industrialisation qui permettraient de produire les écrans en "roll-to-roll", c'est-à-dire sous la forme de rouleaux, dans lesquels on taille la dimension voulue, ou presque. De quoi envisager des home cinémas sans commune mesure avec ce qui se fait de mieux aujourd'hui. Ou encore des panneaux publicitaires de grande taille, donnant réalité à certaines images de science fiction et fournissant aux gestionnaires d'affichage urbain les clés d'un nouveau modèle, dont les colleurs d'affiches sont exclus.
Le plus grand écran OLED au monde - Epson, 40″ (prototype)
Enfin, on peut anticiper que les écrans organiques joueront un rôle majeur dans un tout nouveau domaine : l'éclairage. Bien que cette vertu ne soit encore que peu mise en valeur par les fabricants, les technologies xLED reposent avant tout sur des surfaces éclairantes. Un régal pour les architectesarchitectes, qui pourront concevoir des intérieurs dont les mursmurs entiers (ou les plafonds) sont éclairants. Et si les écrans xLED seront très probablement des "tueurs de LCD", ils pourraient tout aussi bien marquer la fin de l'ère des halogènes et autres tubes néontubes néon, tout en modifiant notre façon de concevoir ce qu'est un "écran", utilisé tout autant pour afficher des images que pour nous éclairer, ou refléter de "l'information ambiante".
Toujours selon le livre blanc du ministère de la Recherche, le marché de l'écran, après avoir atteint 57 milliards de dollars en 2002, frisera les 100 milliards de dollars en 2006. Et l'on peut prédire qu'en matière d'écrans, nous n'avons encore (presque) rien vu.