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API : l’asymétrie des échanges de données
Le problème des APIAPI est l'asymétrie des échanges, c'est-à-dire qu'un internaute donne beaucoup plus qu'il ne reçoit. De plus, tout internaute ne sait pas exactement ce à quoi ont accès les API...
Sur Facebook comme sur d'autres réseaux sociaux, à quoi ont accès les API ? © Eric Schwartzman, Flickr CC by nc 2.0
L'utilisateur contre les API : David contre Goliath
Si via ces API, la circulation des données semble s'ouvrir, les développeurs sont les otages consentants du moindre changement dans les conditions d'utilisations, comme l'explique Clément Vouillon. Mais surtout, dans cet univers, l'utilisateur et ses données semblent être le plus petit dénominateur commun. On a l'impression que s'oppose un monde d'API plutôt ouvertes, où les systèmes discutent entre eux, à un monde d'applications relativement fermées qui jouent des données des utilisateurs sans que ceux-ci en comprennent la portée. Certes, ils en bénéficient aussi. Mais peut-on vraiment bénéficier de choses qu'on ne maîtrise pas, qu'on ne comprend pas ?
En fait, ce n'est pas tant le fait qu'on ne maîtrise pas ou qu'on ne comprend pas les API qui pose problème. C'est plutôt le fait qu'elles utilisent nos données sans que nous nous en rendions vraiment compte. Et surtout qu'elles utilisent nos données de manière asymétriqueasymétrique : c'est-à-dire qu'elles n'utilisent pas nécessairement les mêmes que celles auxquelles nous pensons leur donner accès. Autoriser un service à utiliser nos données sur Facebook, peut l'autoriser à aller chercher dans tout notre historique, faisant apparaître des choses de nous que nous-mêmes avions oubliées.
Le problème des API ne repose pas tant dans la circulation des données que dans leur asymétrie. Comme le disait Kevin Kelly récemment : « Nous ne voulons pas moins de données, nous voulons une plus grande symétrie, tirer plus davantage que ce que l'autre partie sait de nous ». Et force est de constater que ce n'est pas ce que proposent les API.