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Engin déshumanisé frappant aveuglément des populations civiles autant que militaires ? Le drone a longtemps souffert de cette image. Il est vrai que les premières recherches sur des « avions sans pilote » ont été militaires, elles remontent même à la Première Guerre mondiale !
En réalité, si le grand public n'a découvert leur existence que depuis une vingtaine d'années, le domaine des drones a longtemps été un secret jalousement gardé.
Les drones militaires servent l'exploration de zones occupées par un ennemi, pour repérer des soldats en territoire hostile, pour embarquer ou débarquer du matériel. De même, pour connaître les intentions de l'ennemi, rien de tel que les avions de reconnaissance sans pilote. Oui mais... Le drone a également été mis à contribution, pour tirer sur des cibles dans le cadre du concept de zéro mort (pour l'assaillant !).
Il suffit de regarder les photos du Reaper MQ-9 de General Atomics, considéré comme l'une des machines de combat les plus avancées jamais construite, pour comprendre pourquoi un tel engin peut faire peur. Le Reaper (faucheur, en anglais) est un drone très endurant et particulièrement bien armé qui se spécialise dans les tirs de haute altitude. Spécialisé dans le largage de bombes et missiles guidés, il a servi dans les guerres d'Afghanistan et d'Irak. Leur grande vitesse et leur petite taille en font d'excellents engins furtifs.
Tout aussi redoutable, le MQ-1 Predator est utilisé par l'US Air Force depuis 1995 pour des missions de reconnaissance et d'attaque au sol. Plus récent, l'Avenger du même General Atomics a été conçu pour opérer en mode mode furtif.
Certains drones répondent à la classification de Hale (Haute altitude longue endurance). Ils peuvent alors voler à 7.000 mètres d'altitude sur une durée de 36 heures. Ainsi, le Phantom Eye de Boeing, un drone Hale, fonctionne à l'hydrogène liquideliquide. Il a été conçu comme avion espion, capable de rester plus d'un jour en vol à haute altitude sans avoir à retourner à une station au sol. Le Phantom Eye a été jusqu'à atteindre 8.530 mètres d'altitude.
En forme d'hélicoptèreshélicoptères, les drones K-Max de Lockheed sont utilisés par l'armée américaine pour livrer des cargaisons sur les champs de bataille depuis 2007. Il est conçu pour livrer des cargaisons derrière les lignes ennemies ; il peut transporter jusqu'à 2.720 kgkg.
L'avènement des nanodrones
Dans le cadre du projet Soldier Borne Sensors (des capteurscapteurs personnels emportés par chaque soldat), l'armée américaine réfléchit à des appareils miniatures. Chaque soldat pourrait disposer de son propre drone de taille réduite, dans son sac à dosdos ou dans sa poche.
L'armée britannique a d'ores et déjà testé sur le terrain (en Afghanistan) de tels nanodrones : des hélicoptères miniatures Black Hornet 3 (de Flir), dont le corps est de la taille d'un pouce, et le poids d'environ 32 grammes. Ils peuvent voler à la vitesse de 21 km/h.
La recherche est fort diversifiée et en janvier 2017, l'armée américaine a dit avoir mené avec succès des tests impliquant de nombreux drones évoluant en essaim. Plus d'une centaine de drones Perdix ont été lâchés depuis des avions de combat, avant de se regrouper pour mener à bien différentes missions de reconnaissance, de façon indépendante. Capables de prise de décision, de vol en formation ou d'auto-réparation, ces escadrilles de petits drones abordables pourraient à l'avenir remplacer des engins plus imposants et plus coûteux.
Le souci, pour les militaires, c'est que l'ennemi peut lui aussi se servir de drones. Et donc le Darpa, branche de recherche de l'armée américaine, développe une arme anti-drone, vraisemblablement à base de laserlaser, notamment en vue de protéger les prisons des drones. Le DroneDefender, sorte de fusil envoie des impulsions radio pour désactiver les drones dans un rayon de 400 mètres. Dans un même ordre d'idées, des véhicules armés de canons Bushmaster suppriment les drones qui pourraient menacer les soldats. Israël et l'Allemagne travaillent également sur la question.