James Dyson a dévoilé le prototype de la voiture électrique sur laquelle ses ingénieurs ont planché pendant près de trois ans avant que le projet ne soit mis au placard. Il s’agissait d’un SUV de sept places équipé de batteries à l’état solide qui étaient censées offrir une autonomie de près de 1.000 km.
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Il est plutôt rare d'avoir un aperçu officiel d'un projet d'automobileautomobile qui ne verra pas le jour. James Dyson, le fondateur de la marque éponyme d'appareil électroménagers, s'est livré à cet exercice de transparencetransparence à l'occasion d'un entretien accordé à l'hebdomadaire britannique Sunday Times. Celui qui est aujourd'hui la première fortune de Grande-Bretagne y dévoile des détails et même des images du prototype de SUV électrique sur lequel son entreprise a travaillé à partir de 2017 avant d'abandonner le projet en octobre dernier, faute d'avoir pu trouver un modèle commercial viable. Et au vu des prestations ambitieuses annoncées, on comprend mieux pourquoi.
Le « Dyson N526 », tel était son nom de code, était un SUV électrique à sept places qui aurait pu se poser en rival du Tesla Model X. Ses lignes sportives ne sont pas sans rappeler le Range RoverRover Evoque. On est interpelé par l'inclinaison prononcée du parebrise, « plus que sur un Ferrari », dixit James Dyson, et les dimensions imposantes : cinq mètres de long, deux mètres de large et 1,7 mètre de haut. Une photo de l'habitacle révèle des sièges au design très futuriste, avec des modules segmentés et un appui-tête rond assez spectaculaire. Selon James Dyson, le tableau de bord très dépouillé utilisait un système d'affichage tête haute flottant à hauteur du regard « comme un hologrammehologramme ».
James Dyson a investi plus de 560 millions d’euros dans le projet N526
Coté performances, on apprend que le SUVSUV Dyson était un mastodonte de 2,6 tonnes capable d'atteindre les 200 km/h en vitessevitesse de pointe grâce à deux moteurs électriques de 200 kW d'une puissance totale de 536 CV et d'un couple de 650 Nm. Le 0 à 100 km/h était avalé en 4,8 secondes et les batteries à l'état solideétat solide étaient censées offrir 965 km d'autonomie. Autant dire qu'il n'aurait pas eu beaucoup d'opposants s'il était arrivé comme prévu en 2021.
James Dyson, qui a lui-même roulé à bord du prototype N526, dit avoir investi 560 millions d'euros sur ses deniers personnels dans ce projet avant de jeter l'éponge. Il a expliqué au Sunday Times qu'il aurait fallu que sa voiture électrique rapporte « au moins » 150.000 livres sterling (168.000 euros au cours actuel) pour atteindre un seuil de rentabilité, ce qui suppose un prix de vente bien plus élevé. On ne saura jamais quel avenir aurait connu le SUV électrique de Dyson, mais on peut constater que l'entreprise y a consacré des moyens dignes d'un grand constructeur automobile avec un résultat qui semblait tout à fait convaincant. Dyson a déjà annoncé qu'il comptait faire fructifier certaines des innovations issues de ce projet, en particulier sur les batteries à l'état solide.
Dyson renonce à sa voiture électrique
Article de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, le 11/10/2019
L'entreprise a annoncé qu'elle abandonnait son projet de voiture électrique initié en 2017 faute d'avoir pu définir un modèle commercial viable, précise-t-elle. Dyson explique vouloir réutiliser une partie des technologies mises en œuvre, notamment pour les batteries à l'état solide.
On ne saura donc pas à quoi aurait pu ressembler la voiture électrique de Dyson. La firme britannique spécialisée dans les appareils électroménagers, et en particulier les aspirateursaspirateurs, vient d'officialiser l'arrêt total du projet, expliquant n'avoir pas réussi à le rendre commercialement viable.
Dyson avait annoncé son intention de construire une voiture électrique fin 2017. Le design et l'ingénierie devaient être 100 % « made by Dyson ». L'entreprise travaillait sur deux technologies de batterie à l'état solide, dont celle de la jeune pousse Sakti3 dont il a fait l'acquisition en 2015. La commercialisation de la voiture Dyson était prévue pour 2021.
Une « voiture fantastique »
« L'équipe de Dyson Automotive a conçu une voiture fantastique (...)). Cependant, bien que nous ayons déployé beaucoup d'efforts tout au long du processus de développement, nous ne pouvons tout simplement pas le rendre viable sur le plan commercial » explique James Dyson, fondateur et patron de l'entreprise. Il ajoute qu'une tentative de vendre le projet n'a rien donné. Pour autant, selon lui, « il ne s'agit pas d'un échec de produit, ni d'un échec de l'équipe, pour qui cette nouvelle sera difficile à entendre et à digérer. Leurs accomplissements ont été immenses étant donné l'énormité et la complexité du projet. »
Dyson promet de réaffecter la plupart des salariés de la cellule automotive au sein du groupe et d'accompagner ceux qui ne pourront ou ne voudront pas rester dans l'entreprise. Par ailleurs, l'industriel compte poursuivre le développement et l'exploitation commerciale de certaines des technologies pour les appliquer à ses autres gammes de produits. James Dyson cite en particulier les batteries à l’état solide, les technologies de détection, les systèmes de vision, la robotique, l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle.
Dyson : une voiture électrique encore bien mystérieuse
Article de Marc Zaffagni le 13/05/2019
La publication des premiers brevets a apporté quelques bribes d'informations sur le projet de voiture électrique que conduit le constructeur britannique Dyson.
Un grand crossover de sept places qui met l'accent sur le confort d'utilisation. Voici comment l'on peut tenter de décrire succinctement le projet de voiture électrique de Dyson d'après les tout premiers brevets qui viennent d'être rendus publics. La firme britannique spécialisée dans les appareils électroménagers, et en particulier les aspirateurs, a annoncé son intention de construire une voiture électrique fin 2017. Le design et l'ingénierie seront 100 % « made by Dyson ».
Si l'on se base sur les croquis descriptifs des brevets, la voiture Dyson combine les caractéristiques d'un SUV et d'une berline, avec un habitacle surélevé mais une ligne de toittoit et un centre de gravitégravité bas. Pour réussir cette combinaison, les sièges seront beaucoup plus inclinés que sur les SUV actuels. Côté dimensions, on avoisine les cinq mètres de long d'un Range Rover mais avec un empattement plus important.
Tesla et Range Rover en ligne de mire
L'autre particularité mise en exergue dans les brevets Dyson concerne les roues qui seront grandes, vraisemblablement 24 pouces, mais étroites. Elles réduiraient la résistancerésistance au roulement tout en offrant une inertieinertie plus grande, bénéfique à la récupération d'énergieénergie au freinage. Dyson met aussi en avant une réduction de la traînée aérodynamique, une meilleure adhérence sur sols glissants et en cas d'aquaplaning. Répondant aux questions d'Autocar et du Financial Times, James Dyson a confirmé que la carrosserie du véhicule sera en aluminiumaluminium et qu'un contrat avait d'ores et déjà été conclu avec un manufacturier pour la fourniture des pneus.
Pour le reste, aucune information n'a été communiquée sur la partie motorisation et batterie. Dyson a confirmé qu'il travaillait sur deux technologies de batterie à l'état solide, dont celle de la jeune pousse Sakti3 dont il a fait l'acquisition en 2015. Mais rien n'indique encore que de telles batteries soient prêtes pour la commercialisation de la voiture Dyson annoncée pour 2021. Quant au prix de cette voiture électrique, les allusions faites par James Dyson à Tesla et Range Rover suggèrent un positionnement haut de gamme.
Ce qu’il faut
retenir
- James Dyson a dévoilé les images du SUV électrique sur lequel son entreprise a travaillé entre 2017 et 2019.
- Le milliardaire a investi 560 millions d'euros de sa fortune personnelle dans ce projet avant de renoncer faute d'avoir pu trouver une viabilité commerciale.
- Ce SUV électrique équipé de batteries à l'état solide était censé pouvoir parcourir près de 1.000 km sur une seule charge.