Après avoir obtenu le blanc-seing de la Commission européenne, l’arrêté autorisant la pratique du rétrofit électrique en France vient d’être publié au Journal officiel. Il ouvre la voie à la transformation des véhicules thermiques (particuliers, utilitaires, 2 et 3 roues) en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible.
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La Fédération nationale de l'artisanat automobileautomobile (FNA) se félicite de la possibilité de pouvoir enfin convertir à l'électrique n'importe quel véhicule thermique de moins de 5 ans. Un nouvel arrêté (du 13 mars), paru au Journal Officiel ce vendredi 3 avril, autorise cette avancée en matièrematière de transition écologique.
Le phénomène de « rétrofit électrique » qui consiste à électrifier sa voiture, à l'origine propulsée par un moteur thermiquemoteur thermique, est ainsi légiféré. Cela concerne l'ensemble des véhicules thermiques de plus de 5 ans, qu'il s'agisse de voitures bien sûr, mais également de camions, de bus ou d'utilitaires divers ainsi que les 2 et 3 roues motorisés de plus de 3 ans. L'idée est de pouvoir ainsi disposer du même véhicule, vu de l'extérieur, mais sans rejeter de CO2, le tout alimenté par une batterie ou une pile à combustiblepile à combustible.
Le rétrofit sera accompli un par un installateur agréé
L'arrêté stipule que cette opération ne pourra être effectuée que par un installateur présent sur le territoire français et habilité par le fabricant. Cette habilitation devra être renouvelée tous les deux ans.
Jusqu'à présent confidentielle, cette pratique dispose désormais d'un cadre juridique, ce qui va permettre aux professionnels de proposer des offres de conversion. Pour l'heure, celles-ci demeurent terriblement chères, jusqu'à 10.000 euros pour convertir au tout électrique un véhicule thermique. Ce phénomène intéresse aussi directement les constructeurs à l'image de Volkswagen qui a lancé en 2019 un programme de conversion d'anciennes Coccinelle et de combi VW avec son partenaire eClassics.
Le rétrofit électrique bientôt possible en France
Article de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, le 17/02/2020
Le rétrofit électrique est une technique qui permet de convertir des véhicules thermiques en remplaçant leur groupe motopropulseur et source d'alimentation par un moteur électrique, des batteries ou une pile à combustible. Une étape légale importante vient d'être franchie pour le développement de cette pratique dans l'Hexagone.
Alors que de nombreux autres pays européens disposent déjà d'une législation autorisant le rétrofit électrique, la France est sur point de combler son retard dans ce domaine. En effet, le projet d’arrêté relatif aux « conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible » a passé l'examen de la Commission européenne sans qu'une objection en sa défaveur ne soit formulée à la date butoir du 13 février 2020.
Ce texte, qui figure dans la loi d'orientation des mobilités adoptée fin 2019, a été élaboré par l'association Aire (Acteurs de l'industrie du rétrofit électrique) en concertation avec les pouvoirs publics. Il fixe le cahier des charges qui encadre la transformation et l'homologation de véhicules (particuliers, utilitaires, deux roues) à moteur essence ou diesel en véhicules électriques à batterie ou à hydrogène.
Un gros potentiel pour les véhicules de collection et les utilitaires
Avec cet arrêté, les installateurs spécialisés dans le rétrofit électrique vont pouvoir obtenir des homologations pour la transformation d'un modèle de voiture donné et non plus au cas par cas. Un assouplissement qui ouvre la voie à une démocratisation du procédé et à la naissance d'une filière. « Demain, une conversion très sécurisée sera enfin possible pour les véhicules immatriculés depuis plus de 5 ans. C'est pour nous tous, la reconnaissance d'une solution alternative vertueuse répondant aux nouveaux enjeux de mobilité. Enfin, nous pourrons développer une filière positive, répondant à l'enjeu d'une économie circulaireéconomie circulaire et surtout porteuse d'emplois », a déclaré Arnaud Pigounides, co-Président de AIRe.
Sur le papier, l'idée de convertir un véhicule ancien à l’électrique plutôt que de l'envoyer à la casse ne présente que des avantages. Sauf que le coût de cette transformation, estimé actuellement aux alentours des 10.000 euros, pourrait être dissuasif alors que le prix d'entrée de gamme pour une voiture électrique neuve va aller en s'abaissant. Interrogé par 20 Minutes, un analyste du cabinet Deloitte voit un marché potentiel dans le rétrofit électrique des voitures de collection, notamment les 4L et les 2CV, ainsi que les utilitaires.