Dans le cadre de l’examen du projet de loi pouvoir d’achat, les députés de l’Assemblée nationale ont adopté un amendement qui autorise l’utilisation de l’huile alimentaire usagée comme substitut du carburant diesel pour certains types de voitures.
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Remplir le carburant du moteur de sa voiturevoiture avec de l'huile de cuisson ? C'est la très sérieuse mesure adoptée en première lecture vendredi 22 juillet dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d'achat, actuellement examiné au Sénat. À l'origine de cette proposition, Julien Bayou, chef du parti Europe ÉcologieÉcologie les Verts (EELV). Concrètement, l'amendement propose de donner la possibilité aux Français d'utiliser des huiles usagées comme alternatives au carburant pour certains types de voitures (anciens modèles diesel).
Autrement dit, réutiliser l'huile de tournesoltournesol ou de colza usagée, la filtrer puis la décanter, pour enfin pouvoir la transformer en carburant. Mais actuellement, l'utilisation de ces huiles usagées à cet effet restent interdites aux particuliers.
10 litres d’huile pour 8 litres de carburant
C'est précisément dans l'autorisation pour les particuliers d'utiliser cette méthode que réside tout l'enjeu de l'amendement proposé par EELV. « Alors que le diesel dépasse les 2 euros le litre à la pompe, cette solution permet tout à la fois de soulager immédiatement le porteporte-monnaie des Françaises et des Français, de limiter la pollution issue des moteurs diesel et de réduire la dépendance énergétique du pays », argue Julien Bayou. Selon le texte de l'amendement, 10 litres d'huiles alimentaires usagées pourraient générer 8 litres de carburant.
Et si elle a fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines, la proposition du député EELV n'a pourtant rien de farfelue. Elle fait d'ailleurs l'objet d'initiatives similaires déployées ces dernières années. En mai 2021, la compagnie AirAir France a vu décoller son premier avion doté de « carburant durable d'aviation », composé à 20% d'huile de cuisson. Depuis le 1er janvier 2022, les compagnies aériennes ont l'obligation d'utiliser au minimum 1 % de ce biocarburantbiocarburant.
Quelques années plus tôt, le groupe français Avril, situé dans l'AubeAube, annonçait la création d'un carburant 100 % composé d'huile de colza, destiné à faire rouler les camions et les bus. Des structures plus petites récupèrent par ailleurs des huiles usagées prévues à cet effet. Sur l'Ile d'Oléron, l'association Roule ma frite récolte près de 20.000 litres d'huiles alimentaires usagées (la plupart provient du secteur de la restauration) chaque année. Elle est même parvenue à obtenir une autorisation des douanes pour faire rouler quelques modes de transport, notamment un camion et du petit train touristique de Saint-TrojanTrojan-les-Bains, en Charente-Maritime.
Cette pratique est par ailleurs bien plus développée en Europe. Notamment en Belgique, où environ 20 % du biodieselbiodiesel est fabriqué à partir des huiles de fritures en Europe. L'usage pour les particuliers y est d'ailleurs autorisé depuis longtemps.