Pouvoir payer sans monnaie ni carte bancaire mais en un simple coup de main. Certains individus, parfois appelés biohackers, ont fait le choix d’implanter dans leur corps des micro puces afin d’avoir une influence directe sur leur environnement. Une start-up américaine est même allée encore plus loin en créant un implant qui permet à n’importe qui de contrôler un ordinateur à distance ! Cependant, introduire des dispositifs technologiques aussi poussés dans le corps humain, engendre des inquiétudes et soulèves plusieurs interrogations.


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    Tout avoir à portée de main. Aujourd'hui, des milliers d'individus à travers le monde ont dans leur corps des micropuces qui ont de multiples facultés comme celle de déverrouiller une porteporte ou de transmettre des informations à distance. Appelés biohackers, ces personnes ont sous la peau une puce de la taille d'un grain de riz qu'ils peuvent utiliser de plusieurs manières pour faciliter leur vie. Car avec cette pratique de plus en plus populaire, plus la peine de se préoccuper d'avoir sur soi son trousseau de clés, sa carte bancaire ou même ses papiers d'identité ! Dorénavant, vous pouvez avoir accès à tout ce que vous voulez en un seul coup de main.

    Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura

    Séduites par les bénéfices que peut avoir ce petit couteau suisse numérique, plusieurs entreprises - comme la société belge Newfusion ou encore la compagnie suédoise DSruptive Subdermals - ont proposé à leurs salariés de remplacer leur badge d'accès par une puce RFID sous-cutanée, un dispositif censée agir comme un transpondeur,  c'est-à-dire comme un appareil qui retransmet les signaux qu'il reçoit (concrètement, on parle de la technologie présente dans les badges de parking).

    Comment ça marche ?

    Placée sous la peau, l'implantimplant n'est censé émettre aucun signal. Il fonctionne sans batterie et se déclenche uniquement lorsqu'on l'active depuis un mobilemobile ou depuis un lecteur équipé de la technologie NFC, une technologie qui permet de partager des données quasi instantanément à courte distance. Jusqu'à présent, aucune limite n'a été établie sur le nombre de puces sous-cutanées que l'on peut porter. On peut d'ailleurs le constater avec le cas de Patrick Paumen, un Néerlandais de 37 ans qui compte à ce jour 35 puces implantées dans son corps. Que ce soit dans ses mains, dans sa tête ou vers ses coudes, le trentenaire est blindé d'aimantsaimants, de LEDsLEDs, de puces RFIDpuces RFID, de déverrouillage et de paiement sans contact.

    Si aujourd'hui, ces dispositifs sont utilisés autrement que comme de simples « badges », comme ça a été longtemps le cas. Dorénavant dotés d'intelligenceintelligence et de fonctions de cryptage, ils peuvent stocker des données et donc remplacer des documents biométriques, transmettre des informations, être utilisés comme dispositifs de sécurité et bien plus encore...

    Manipuler des objets par la pensée, c'est possible ! 

    Synchron, une start-up américaine, a réussi à concevoir un implant cérébral combiné à l'intelligence artificielle, qui permet de contrôler un ordinateur sans contact physique. Cet implant qui se présente sous la forme d'un cylindre métallique est inséré à travers la jugulaire pour atteindre une veine située dans la partie du cerveaucerveau qui permet de faire bouger les organes sensoriels. Une fois installé, l'hôte peut choisir par la pensée des suggestions proposées par l'IA ou peut demander à l'intelligence artificielle d'afficher le clavier pour qu'il puisse saisir lui-même le texte désiré. Cet essai vient 26 ans après que Kevin Warwick, professeur à l'université de Reading, en Angleterre, considéré comme le premier « cyborgcyborg » de l'Histoire, ait réussi à faire bouger une main robotique à distance grâce à une puce qu'il s'est implantée dans le corps.

    Kevin Warwick qui manipule une main robotique à distance © Youtube, WocomoDOCS
    Kevin Warwick qui manipule une main robotique à distance © Youtube, WocomoDOCS

    L'espèceespèce humaine pourra transformer son état physiquephysique, mental et sensoriel, améliorer sa santé, augmenter ses capacités intellectuelles ou encore allonger son espérance de vie ? Pour beaucoup, nous sommes déjà des êtres humains augmenté.  Nos montres, nos téléphones, nos lunettes... feraient déjà de nous, d'après certains spécialistes, des « sur-humains ». La barrière du corps n'aurait donc pas d'importance. 

    Obtenir tout rapidement

    Dans une société de communication où l'on valorise l'accès le plus rapide possible à l'information, il n'est pas très étonnant de constater l'engouement que suscite la pose d'une puce sous-cutanée contenant toutes les données qui semblent nécessaires. Par ce processus, l'information n'est plus un élément externe à l'être humain, elle peut désormais être stockée dans le corps de chacun. Et quoi qu'il fasse, où qu'il soit et peu importe ce qu'il a sur lui, l'Homme peut donc avoir à sa disposition toutes les infos qu'il veut. Cela peut paraître fantastique quand on connaît la valeur d'une information de nos jours. Mais justement, implanterimplanter tous ces dispositifs technologiques au faculté précédemment énoncée (d'authentificationauthentification, de carte de crédit, de documents biométriques et autres) peut comporter des risques

    Problèmes d'insécurité, d'éthique et de liberté  

    Si pour l'instant, beaucoup affirment que ces puces sont sûres, qui nous dit que des hackers n'arriveront pas bientôt à décrypter ses implants et à dérober ni vu ni connu nos informations. Les malfrats seront-ils capables d'atteindre physiquement un individu pour avoir les données incrustées dans son corps ? Et ce ne sont pas les seules questions que ce sujet vient soulever. Des interrogations au niveau éthique sont aussi à relever et ces dispositifs peuvent aussi mettre à mal certaines libertés fondamentales, car par nature, la technologie donne lieu à des abus. Contrôle, manipulation, oppression : pouvons-nous mettre tous types de données dans ces implants, y a-t-il des limites en matièrematière de vie privée et de sécurité et est-il moral de marquer les gens comme on marque les animaux de compagnie ?

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    Même si ces implants permettent de faciliter la vie de certains individus, tout le monde n'est pas prêt à se faire implanter. Il faudra attendre la mise sur le marché de micropuces proposant des services beaucoup plus poussés pour voir si cette pratique arrivera à atteindre un public assez craintif.