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C'était le rêve de Motorola avec sa constellationconstellation de satellites IridiumIridium, mise en place en 1998. Mais il s'était brisé devant la montée en puissance des réseaux GSM, basés sur des antennes terrestres, à la couverture largement trouée mais beaucoup moins coûteux.
Devenue indépendante, la société Iridium n'a pas disparu pour autant et affirme sur son site qu'elle est « bénéficiaire depuis 2004 », après s'être spécialisée sur des marchés de niche, comme les communications en haute mer et notamment en régions polaires. Les satellites de la constellation (66 au lieu des 77 prévus) sont toujours là, provoquant dans le ciel des flashes lumineux impressionnants (que les astronomesastronomes amateurs s'amusent à prévoir). L'un d'eux a même été récemment victime d'un accidentaccident rarissime, une collision avec un autre satellite.
Ariane 5, le premier juillet 2009, à 17 h 52 (temps universel), décolle de la base de Kourou avec Terre Star-1 à son bord. © Arianespace
Pour des applicationsapplications professionnelles comme les transmissions vidéo ou de données à haut débit entre continents, les besoins sont réels. Eutelsat et Astrium viennent par exemple, lors du dernier salon du Bourget, de s'entendre sur un tel service assuré par le satellite W2A, lancé en avril 2009.
TerreStar, jeune entreprise américaine, veut reprendre l'idée originelle d'Iridium avec un service de communication sans zone d'ombre accessible au grand public, ou du moins à sa frange la plus aisée, pour téléphoner ou surfer durant une balade dans les Montagnes Rocheuses ou une navigation au large de la Floride.
Le but est aussi d'offrir un débit élevé pour l'échange de données, de proposer des accès Internet là où n'existent que le seul téléphone filaire et le bas débit, voire de se positionner sur le futur marché de la télévision mobilemobile.
Le terminal peut communiquer sur la bande S de 2 GHz (MSS 2GHz) directement avec le satellite ou bien par l'intermédiaire de stations terrestres (Earth stations) qui, elles utilisent la bande Ku. En médaillon, la couverture du service. © TerreStar
La concurrence se met en orbite
Mais, par rapport à la constellation Iridium, les prétentions sont revues à la baisse avec un satellite unique, géostationnaire, couvrant une région limitée, en l'occurrence l'Amérique du Nord jusqu'aux Caraïbes et à l'Alaska. L'engin s'appelle Terre Star-1 et son nom évoquera un souvenir aux anciens et aux férus d'histoire de l'astronautiqueastronautique, celui de Telstar-1, le premier satellite de télécommunications, lancé en 1962.
La différence est de poids. Telstar-1 pesait 77 kgkg et Terre Star-1, avec 6.910 kg est presque cent fois plus lourd. Pour le propulser jusqu'à 36.000 kilomètres au-dessus de l'équateuréquateur, altitude de l'orbite géostationnaireorbite géostationnaire, il fallait la fuséefusée Ariane 5Ariane 5, laquelle s'est acquittée de la tâche mercredi 1er juillet, pour son 31ème tir réussi.
Le terminal, un smartphone sous Windows Mobile, aux fonctionnalités bien sûr haut de gamme. Prix non communiqué... © TerreStar
Reste maintenant à vendre les terminaux... TerreStar propose un appareil à peu près de la taille d'un Blackberry, fonctionnant sous Windows Mobile et dépourvu de grosse antenne, à la différence des autres téléphones satellites. Il émet et reçoit dans la bande S à 2 GHz, le satellite Terre Star-1 disposant d'une bande de 200 MHz de large.
Dans la zone de couverture, les difficultés éventuelles de réceptionréception seront surtout dues, donc, à la saturation de ce tuyau invisible. Dans ce cas, le téléphone basculera automatiquement sur des réseaux terrestres, grâce à des accords avec des opérateurs.
De ce côté-ci de l'Atlantique, la Commission européenne a donné son feufeu vert à la société Solaris Mobile pour qu'elle exploite le W2A pour rendre à peu près les mêmes services. Mais l'antenne du satellite est mal orientée... Histoire à suivre, donc.