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Concept d'un téléphone mobile basé sur un écran 3D holographique. © Mac Funamizu
Depuis plusieurs mois, la folie tridimensionnelle s'abat sur l'universunivers ludique, s'affichant au cinéma, à la télévision et jusque sur les ordinateurs. Dernièrement, on a pu visionner un tournoi de tennis au stade de Roland-Garros en relief grâce à Orange, voir les rongeurs de Mission G crever le grand écran ou jouer à des jeux d'une manière plus immersive. Toutes ces applicationsapplications possèdent cependant un dénominateur commun, les lunettes. Qu'elles soient rouge-cyan, vert-ambre, polarisées ou à cristaux liquidesliquides, ces montures, de différentes tailles et de poids variables, sont obligatoires pour profiter de la 3D stéréoscopique. Les annonces de matériel grand public se succèdent et une pléthore de constructeurs s'égosillent de leurs derniers écrans avec lunettes assorties.
Le problème de la sensation de relief est que cette dernière repose sur notre vision stéréoscopique naturelle. Pour générer une sensation de profondeur, notre cerveaucerveau requiert deux images décalées. Les affichages actuels n'exploitent pas ou peu cette sensation. Il s'agit ici d'enregistrer deux images et les restituer respectivement à l'œilœil gauche et à l'œil droit du spectateur. Le procédé employé dans des illustrations ludiques avec les fameuses lunettes rouge-cyan exploitait par exemple le principe de l'anaglyphe, qui consiste à superposer les deux images sous deux couleurscouleurs distinctes sur le support et de masquer, l'une, ou l'autre, suivant l'œil concerné, à l'aide de filtres colorés correspondants. Aujourd'hui, les écrans grand public et l'équipement de salles à bas prix se basent sur la technologie des lunettes à cristaux liquides. Le principe consiste à obturer par alternance chaque verre, le tout synchronisé avec l'affichage qui doit projeter l'image à un rythme deux fois supérieur à la normale. Les reproches récurrents envers ces lunettes portent bien souvent sur leur poids ou leur format peu ergonomique.
Chez les géants de l'image une nouvelle tendance se dessine, l'auto-stéréoscopie. Ici plus besoin de lunettes pour profiter de l'effet de relief, le dispositif se situe au niveau de l'écran. Divers moniteurs qui exploitent des procédés optiques auto-stéréoscopiques existent déjà. Cependant, la qualité laisse encore à désirer et l'amélioration de cette dernière fait l'objet de nombreuses recherches. D'autres veulent réinventer notre conception de l'affichage. Voir le monde numérique à travers une fenêtrefenêtre, moniteur ou écran cinéma, serait dépassé... Ainsi en 2008, une équipe de chercheurs de l'ITC (Institute for Creative Technologies) nous dévoilait un système d'affichage 3D holographique à 360°. La performance, réservée jusqu'alors aux effets visuels des films de science-fiction, consistait à projeter 4.800 images par seconde, générées par ordinateur, sur un miroirmiroir dont la rotation était synchronisée avec un logiciel qui corrigeait la déformation de l'image en temps réel pour permettre un affichage parfait sous tous les angles. Depuis, des constructeurs tels que Sony se sont lancés dans l'aventure et c'est le papa du Walkman qui nous dévoile ses prototypes saisissants.
Démonstration officielle de l'écran cylindrique de Sony. © Sony
L'écran mesure 27 centimètres de haut pour 13 de diamètre. Sa technologie d'affichage repose sur des LEDLED qui offrent une résolutionrésolution de 96 x 128 pixelspixels pour un codagecodage des couleurs de 24 bits. Ce sont les seuls détails techniques que Sony a acceptés de dévoiler sur son prototype. On peut cependant supposer que l'écran cylindrique s'appuie sur la technique dite du POV Display (affichage jouant sur la persistance rétinienne). Un procédé qui évoquera des souvenirs aux adeptes de l'électronique, avec ces horloges qui affichent l'heure dans un vide apparent, à l'aide de LED déplacées à une vitessevitesse défiant la persistance rétinienne.
Démonstration d'un POV Display plus ancien. © mrkirkon
Dans le cas de l'écran cylindrique de Sony, sa précision, sa gamme de couleur et plus généralement le rapport entre la qualité d'affichage et la résolution annoncée impressionnent. Quant aux applications, le constructeur évoque la vente par correspondance, la signalisation numérique, les démonstrations et conférences, la visualisation de l'imagerie médicale en trois dimensions, les animaux virtuels, la visualisation d'oeuvres d'art, les cadres photos holographiques, la télévision et les téléphones portables holographiques.
Des promesses qui ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd. Cependant aucun prix n'ayant été annoncé et les écrans présentés étant encore des prototypes, mieux vaut être prudent et s'armer de patience.