Ingénieux support en plastique, SkyLight se fixe sur l’oculaire d’un microscope pour y aligner l'objectif de l'appareil photo d'un smartphone. Gadget ? Pas vraiment. Outre l'aspect pédagogique, il devrait servir à des professionnels de la santé en Afrique. 

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    L'idée est simple mais sa portée semble vaste : transformer n'importe quel microscope existant, même le plus ancien, en un outil de communication numérique en l'associant à un smartphone. C'est le principe de SkyLight, un adaptateur qui permet d'aligner l'objectif de l'appareil photo d'un smartphone avec l'oculaireoculaire d'un microscope. On peut ensuite se servir de l'écran du mobile comme d'un moniteur de contrôle pour prendre des photos ou des vidéos que l'on pourra ensuite partager à volonté (e-mail, réseaux sociaux...).

    « SkyLight est fabriqué en matière plastiquematière plastique, ce qui en fait un objet très léger qui n'utilise que très peu d'éléments afin d'être simple à mettre en œuvre et à utiliser », nous a expliqué Andrew Miller, l'inventeur de SkyLight. La simplicité est réelle. Une fois l'adaptateur fixé sur l'oculaire du microscope, on y place un smartphone que l'on bloque entre deux patins. On active ensuite l'appareil photo et l'on aligne l'objectif avec l'oculaire en faisant glisser le smartphone vers le haut ou le bas et de droite à gauche. On termine le réglage en faisant coulisser SkyLight sur l'oculaire afin de parfaire la netteté.

    D'utilisation très simple, SkyLight se fixe autour l'oculaire (<em>eyepiece</em>), sur le tube du microscope. Le smartphone s'installe entre les montants bleus. Le support (<em>platform</em>) bouge latéralement pour cadrer l'image. © SkyLight

    D'utilisation très simple, SkyLight se fixe autour l'oculaire (eyepiece), sur le tube du microscope. Le smartphone s'installe entre les montants bleus. Le support (platform) bouge latéralement pour cadrer l'image. © SkyLight

    La qualité des images obtenues est très bonne, comme en témoigne la galerie de photos du site de SkyLight. Les photos ont été prises avec différents modèles d'iPhone et de smartphones AndroidAndroid, qu'il s'agisse de cellules du cerveaucerveau, d'insectesinsectes ou d'étaminesétamines de fleurs grossies cent fois. L'adaptateur peut se fixer sur n'importe quel oculaire dont le diamètre extérieur est compris entre 2,5 et 4,4 centimètres. « Le plateau du SkyLight accepte n'importe quel terminal plat de la taille d'un téléphone mobile qui peut prendre des photos, explique Andrew Miller. Il peut s'agir par exemple d'un appareil photo étanche ou d'un minicaméscope comme le Flip ».

    Il n'y a pas de configuration minimale requise au niveau de la puissance du capteurcapteur photo et l'appareil n'a pas nécessairement besoin d'un zoom. Ce qui signifie que SkyLight pourrait être très facilement utilisé par des élèves et leurs professeurs dans des écolesprofesseurs dans des écoles ou bien dans les hôpitaux de pays qui ont peu de moyens. Andrew Miller nous a cité l'exemple du Malawi où son invention va permettre à des médecins séparés par plusieurs centaines de kilomètres de se servir de microscopes des années 1980 pour envoyer des images de diagnosticdiagnostic.

    Les images obtenues peuvent être facilement photographiées avec une bonne qualité et expédiées par la voie des ondes. © SkyLight

    Les images obtenues peuvent être facilement photographiées avec une bonne qualité et expédiées par la voie des ondes. © SkyLight

    SkyLight : partager des images en vidéo conférence

    D'un point de vue pédagogique, SkyLight pourrait revaloriser l'usage du microscope dans les salles de classe en offrant aux élèves et aux professeurs l'opportunité de partager des photos et des vidéos de leurs observations. On imagine aussi les avantages que des chercheurs pourraient en tirer dans le cadre d'un travail collaboratif où il leur serait facile de transmettre immédiatement des images. D'autant plus qu'Andrew Miller nous a confirmé que SkyLight se prête au développement d'applicationsapplications mobiles dédiées tant dans le domaine scientifique qu'artistique. Il serait même possible de se servir du mode vidéo conférence d'un smartphone pour transmettre des images en temps réel tout en conversant avec son interlocuteur.

    Et pourrait-on utiliser cet adaptateur sur autre chose qu'un microscope ? Tout à fait, sur un télescope d'observation par exemple, pourvu que l'oculaire ne dépasse pas les 4,4 centimètres de diamètre.

    Pour le moment, SkyLight est dans une phase de levée de fonds via le site Kickstarter pour pouvoir financer la production d'une première série d'adaptateurs qui devrait arriver début 2012. On peut d'ores et déjà précommander SkyLight depuis le site de Kickstarter moyennant 60 dollars (un peu plus de 44 euros). Andrew Miller nousa également confié qu'il souhaite trouver des distributeurs pour commercialiser son produit à l'international. Il espère aussi nouer des partenariats avec des ONG liées à la santé et l'éducation afin de monter un programme « 5 Skylight achetés, 1 offert ». On lui souhaite bonne chance.