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Bien que les montres connectées soient l'un des gadgets phares du moment, elles peinent encore à convaincre de leur utilité. Outre un prix élevé et une autonomie perfectible, l'une des raisons principales tient à l'ergonomie de l'interface qui se cherche encore un fonctionnement simple et intuitif. Les modèles actuels tentent de mélanger des contrôles tactiles et vocaux avec des boutons physiquesphysiques sans pour autant avoir trouvé la formule idéale. Au final, l'utilisation d'une smartwatch passe par un apprentissage indispensable, et souvent fastidieux, qui éloigne de la simplicité originelle de cet objet.
Pour rendre ces tocantes high-tech un peu plus intuitives, l'une des pistes qui n'est pas encore exploitée est celle de la détection du regard (ou eye tracking en anglais). Au Royaume-Uni, une équipe de spécialistes de l'université de Lancaster a développé une applicationapplication basée sur la détection du regard. Nommée Orbits, elle permet de piloter le lecteur de musique pour changer le volumevolume, activer la lecture/pause, passer un morceau, de consulter le journal des appels manqués ainsi que les notifications émises par des applications.
La technologie de détection du regard n'est pas nouvelle. Elle est notamment utilisée en milieu hospitalier pour permettre à des patients intubés de communiquer avec les yeux. Futura-Sciences avait aussi déjà évoqué les solutions développées pour commander un ordinateur Windows du regard. Mais précisons d'emblée que le système de détection du regard utilisé par l'université de Lancaster n'était pas incorporé dans la montre. Les expérimentations ont été menées à partir de deux configurations : avec une paire de lunettes équipées d'un système d'eye tracking et un module de la société suédoise Tobii relié à un ordinateur.
Sur cet exemple, l’application Orbits permet de contrôler le lecteur de musique de la montre d’un simple regard. Autour de chaque bouton, une cible visuelle tourne à une vitesse différente. Pour sélectionner une action, l’utilisateur doit simplement suivre l’un de ces points en mouvement. © Hans Gellersen, University of Lancaster
Une précision moyenne de plus de 80 %
L'intérêt d'Orbits réside dans son fonctionnement qui s'inspire des mouvementsmouvements oculairesoculaires. En l'occurrence, il s'agit de ce que l'on appelle la poursuite lisse qui permet de suivre un objet qui se déplace dans le champ visuelchamp visuel. Plutôt que d'obliger l'utilisateur à fixer longuement un élément de l'interface pour déclencher une action, l'application affiche des cibles visuelles de différentes couleurscouleurs qui orbitent autour des éléments de l'interface. La personne doit suivre brièvement l'une des cibles en mouvement pour actionner la commande correspondante.
La spécificité de ce mouvement oculaire, qui ne peut être déclenché que par un stimulus extérieur, permet à Orbits de fonctionner avec précision tout en limitant les faux positifs. Durant les essais qui ont été réalisés pour évaluer les performances du système, la précision moyenne était de l'ordre de 83 % avec un taux de faux positifs de 2,1 %. On peut découvrir le fonctionnement de l'application dans cette vidéo YouTube. Afin de pouvoir étoffer la variété des contrôles, les chercheurs de l'université de Lancaster ont choisi de jouer sur la taille, la vitessevitesse et le sens de circulation des cibles visuelles. Par exemple, un Orbit peut grossir en fonction de l'importance d'une notification.
Selon les concepteurs, le système pourrait servir dans les cas de figure où l'utilisateur a les mains occupées, et pas uniquement sur une montre. Effectivement, on peut imaginer que l'application Orbits soit utile sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur, par exemple pour prendre un appel, ouvrir un message ou lancer une application. Mais comme le reconnaissent les auteurs en conclusion de leur article, il ne saurait se suffire à lui-même et viendrait plutôt compléter l'interaction manuelle qui demeure la plus rapide. Sans compter qu'il reste encore à intégrer la détection du regard dans ces terminaux mobilesmobiles, ce qui n'est pas le moindre des défis techniques.