Ce Dornier 228 d’une capacité d’emport de 19 passagers a réalisé le tout premier vol d’un véritable avion de ligne propulsé par une motorisation électrique à hydrogène.


au sommaire


    L'avion à hydrogènehydrogène de ZeroAvia refait parler de lui en affichant un record historique, celui du tout premier vol du plus grand avion de ligne doté d'une telle motorisation. D'une capacité d'emport de 19 passagers, l'aéronefaéronef a pu réaliser un tour de piste de six minutes hors roulage. Le vol a eu lieu le 19 janvier depuis les installations de R&D de ZeroAvia à l'aéroport de Cotswold dans le Gloucestershire, au Royaume-Uni.

    Il ne s'agit pas encore du fameux 500L de Celera que Futura a déjà évoqué plusieurs fois, mais d'un Dornier 228 de 19 places, modifié pour l'occasion. Sous son aile gauche, se trouve le prototype du moteur électrique à hydrogène de ZeroAvia de 600 kW. C'est le plus gros moteur du constructeur ayant jamais été testé en vol. Sous l'aile droite, par sécurité, se place le moteur d'origine, un Honeywell TPE-331. Le moteur à hydrogènemoteur à hydrogène est alimenté par deux piles à combustiblepiles à combustible. Des batteries lithium-ionbatteries lithium-ion garantissent la pleine puissance pour le décollage et servent également en redondance en cas de défaillance. L'ensemble de l'alimentation se trouve à l'intérieur de l'habitacle. Dans la version définitive, ce groupe se trouvera à l'extérieur de la carlingue.

    Pour ce vol inaugural, le moteur à hydrogène de 600 kW se trouvait sous l’aile gauche. À droite, la motorisation thermique d’origine est conservée. © Twitter/ZeroAvia

    Vers des avions à hydrogène de 90 places

    Ce premier vol réel intervient dans le cadre du projet HyFlyer II. Son objectif consiste à développer une motorisation à hydrogène pour propulser les avions de 9 à 19 passagers. Avec cette étape importante, une demande de certification pourrait être envisagée dès cette année. Il faut dire que ce vol s'est déroulé avec l'accord de l'organisme de règlementation britannique (CAACAA) dont les exigences allaient bien au-delà de celles des essais en vol habituels.

    Cela donne une bonne marge d'évolution pour le motoriste, au point que ZeroAvia envisage une certification commerciale à l'horizon 2025. Dans l'avenir, ZeroAvia compte également concevoir des moteurs de 2 à 5 MW capables de propulser des avions de ligne de 90 places sur un rayon d'action de plus de 1 100 km. Pour arriver à ces fins, l'entreprise est soutenue par des industriels du secteur et des compagnies aériennes, comme United Airlines.


    Écologique et peu gourmand, cet avion révolutionnaire va passer à l'hydrogène

    Le fabricant du Celera 500L s'est associé à ZeroAvia pour mettre au point une version de l'aéronef doté d'un groupe motopropulseur à pile à combustible à hydrogène. Cet avion pourra transporter de 6 à 19 passagers sur une distance de 1.852 kilomètres dans un premier temps.

    Article de Sylvain BigetSylvain Biget publié le 20 juin 2022

    Une allure de suppositoire avec des ailes de planeurplaneur. Avec ce design étrange et contre-intuitif, le Celera 500L d'Otto Aviation parviendrait à réduire à près de 60 % sa traînée. La forme arrondie de la carlingue permet d'optimiser le flux laminairelaminaire, c'est-à-dire les couches d'airair venant glisser le long du fuselagefuselage. Ainsi, les couches d'air se mélangent moins, ce qui vient atténuer la traînée et consommer moins d'énergieénergie.

    Doté d'un tel atout, son efficacité est redoutable et il coûterait cinq à sept fois moins cher à exploiter qu'un jet d'affaires, avec une baisse de la consommation de 80 % en carburant. Et encore, pour le moment, l'aéronef qui n'en est qu'au stade d'un prototype est propulsé par un moteur à combustioncombustion de 500 chevaux, avec lequel il a déjà réalisé 55 vols d'essais. Il devrait s'avérer bien plus économique dans l'avenir en passant à l’hydrogène. C'est en tout cas, le prochain développement du Celera 500L, puisque Otto Aviation s'associe à ZeroAvia dans ce but. Les partenaires considèrent qu'avec cette pile à combustible à hydrogène, l'appareil devrait pouvoir disposer d'un rayon d'action de 1.852 kilomètres dans un premier temps.

    Avec sa forme particulière, le Celera 500L est d’emblée adapté à l’emport d’hydrogène. © Otto Aviation

    Une aviation d’affaires plus vertueuse

    En théorie, l'avion pourrait transporter jusqu'à six passagers sur une distance de 8.335 kilomètres à une vitessevitesse de croisière supérieure d'environ 740 km/h. Preuve de son efficacité, malgré son embonpoint, sa forme et ses ailes lui confèrent une finesse impressionnante. Il peut ainsi parcourir jusqu'à 200 kilomètres en vol planévol plané, moteur coupé à partir de son altitude de croisière. Le constructeur estime qu'il pourrait proposer un modèle pouvant accueillir jusqu'à 19 passagers, mais ce serait le maximum, en raison des proportions de l'avion. Pour le moment, sur les 55 vols d'essais réussis le Celera 500L a pu évoluer à des vitesses supérieures à 400 km/h et une altitude maximale de 5.000 mètres. Dans tous les cas, qu'il conserve sa propulsion à énergie fossileénergie fossile, ou bien qu'il passe à l’hydrogène, l'aéronef permettra de réduire drastiquement le bilan carbonebilan carbone de l'aviation d'affaires privée.


    Ce drôle d'avion expérimental pourrait révolutionner le transport touristique

    Pouvant emporter six passagers sur plus de 8.300 kilomètres, le Celera 500L peut réduire de 80 % ses émissionsémissions de carbone par rapport à un avion d'affaires équivalent, en raison de sa forme particulière.

    Article de Louis Neveu, publié le 

    Avec son aspect de dirigeabledirigeable à l'allure élancée et un nom équivoque, le Celera 500L semble sorti d'un film d'anticipation ou de la bande dessinée Black et Mortimer. Et pourtant, il ne s'agit pas d'une vue artistique, mais d'un véritable prototype ayant déjà réalisé 31 vols d'essais. Conçu par Otto Aviation, le Celera 500L promet des performances et un rendement exceptionnels.

    L'appareil est propulsé par un moteur V12 Diesel délivrant une puissance de 500 ch, ce qui est rare pour un avion de tourisme. On trouve ce moteur sur quelques appareils, dont le Yak-52 et un avion d'épandageépandage. Avec lui, le monomoteur sera capable d'atteindre une vitesse maximale de croisière dépassant les 724 km/h. Son autonomie se situera autour de 8.330 kilomètres. Selon l'avionneur, l'économie de carburant serait huit fois plus conséquente que celle d'un avion d'affaires équivalent.

    Le Celera 500L est conçu pour transporter jusqu'à six passagers. © Otto Aviation
    Le Celera 500L est conçu pour transporter jusqu'à six passagers. © Otto Aviation

    Optimiser l’écoulement laminaire

    Pour réduire son empreinte carbone et augmenter son rendement, le Celera 500L a su optimiser l'écoulement des flux d'air autour de la carlingue, des ailes et de l'empennageempennage. Optimiser le flux d'air sur le fuselage consiste à améliorer son écoulement laminaire. Dans le cas du Celera 500L, l'aérodynamisme permet de faire glisser le plus lentement possible l'air sur la surface et éviter que les différentes couches d'air se mélangent et viennent engendrer de la traînée. Cette forme étrange ovoïdale allongée, associée à des ailes longues, fines et étroites, permet de réduire la traînée jusqu'à 59 % et donc améliorer considérablement la portanceportance. Au final, l'avion émet 80 % de moins de carbone qu'un avion d'affaires équivalent.

    Le Celera 500L est capable de transporter six passagers dans une cabine haute de 1,85 mètre et devrait entrer en service en 2025, après une certification émanant des autorités américaines programmée pour 2023.