Ce violon électronique se résume à un cylindre en cuivre dans lequel est placé un capteur détectant la vitesse et l’angle de l’archet pour restituer le son. Un outil qui peut faciliter l’apprentissage de cet instrument, mais aussi s’adresser aux musiciens professionnels. Dylan Menzies, l’inventeur de l’O-Bow, a répondu aux questions de Futura-Sciences.

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    Le violon fait partie des instruments de musique les plus difficiles à maîtriser. Des années de pratique sont nécessaires pour acquérir une bonne technique du maniement de l'archet. Dylan Menzies, professeur à la faculté de technologie de l'université De Montfort de Leicester en Angleterre, a mis au point un violon électronique sans cordes qui reproduit fidèlement le son d'un instrument classique, sans requérir une maîtrise aussi précise. Baptisé O-Bow (en anglais, archet se traduit par bow), l'appareil consiste en un cylindre en cuivrecuivre creusé en son centre pour former un guide pour l'archet. Au creux de la rainure se trouve un capteur de flux optique (comme ceux qui équipent les souris informatiques) et qui mesure la vitessevitesse, l'angle de l'archet ainsi que la distance qui le sépare du capteurcapteur. Un logiciel se charge de synthétiser les données pour restituer le son de l'O-Bow, qui est relié à un ordinateur.


    L’O-Bow en action. L’appareil est relié à un ordinateur muni d’un logiciel qui synthétise les informations recueillies par le capteur optique concernant la vitesse, l’angle et la distance de l’archet. L’inventeur de l’O-Bow, Dylan Menzies, estime que cet instrument pourrait servir aux musiciens professionnels, mais aussi faciliter l’apprentissage du violon. © Université De Montfort, Dylan Menzies

    « Un véritable instrument à cordes nécessite un contrôle minutieux et une coordination de la vitesse, de la position, de la pressionpression de l'archet ainsi que de la position des doigts et du vibrato, ce qui peut prendre des années à maîtriser, souligne Dylan Menzies. O-Bow nécessite seulement le contrôle de la vitesse de l'archet, et il est plus indulgent tout en conservant un potentiel d'expression considérable. » Il est possible d'utiliser un clavier électronique pour jouer les notes comme si l'on actionnait les cordes du violon.

    Le violon électronique O-Bow sur le marché d’ici un an

    Comme l'a expliqué à Futura-Sciences le professeur Menzies, « l'information provenant du capteur consiste en une série d'échantillons qui sont mélangés et formés pour obtenir un résultat convaincant. Différents modèles d'archets peuvent être utilisés, ainsi que des baguettes en boisbois ». Outre le fait qu'il permet de produire immédiatement un son juste, O-Bow élimine également les contraintes physiquesphysiques liées à la pratique du violon.

    À qui est destiné cet appareil ? « À l'origine, il a été conçu en pensant aux créateurs de musique électroacoustique. Ils se servent de claviers pour contrôler des logiciels complexes, mais ils sont limités pour les instruments à cordes, qui ont une vaste plage d'expression », poursuit Dylan Menzies. « Un autre domaine potentiel est l'enseignement, où le violon est notoirement difficile à introduire », a-t-il précisé, en ajoutant qu'il avait également été contacté par des personnes souffrant d'une incapacité ou d'un handicap et qui voudraient se remettre au violon. O-Bow a fait l'objet de plusieurs demandes et dépôts de brevet. Le professeur Menzies a indiqué qu'il était en pourparlers avec un fabricant pour produire un modèle commercialisable qui, espère-t-il, pourrait être mis sur le marché d'ici un an.