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De gauche à droite : Joliot-Curie, von Halban, Kowarski. Crédit : institut Joliot-Curie.
Au mois de mai de la même année, les trois Français déposent trois brevets d'invention, sous les titres de "Dispositif de production d'énergieénergie", "Procédé de stabilisation d'un dispositif producteur d'énergie" et même "Perfectionnements aux charges explosives".
L'institut du Radium en 1939. Crédit: institut Joliot-Curie.
Lorsque les troupes du 3e Reich envahissent Paris, les Joliot-Curie partent pour Clermont-Ferrand tandis que von Halban et Kowarski quittent la France pour l'Angleterre, où ils poursuivent leurs travaux au laboratoire de Chadwick, non sans avoir emporté le stock d'eau lourdeeau lourde qu'ils mettent à l'abri, ainsi que les nombreuses notes qu'ils avaient réalisées sur leurs expériences. Sur l'enveloppe d'un de ces rapports, James Chadwick avait inscrit de sa main : "Ce texte est tel qu'il n'est pas opportun de le publier en ce moment". Joliot et son équipe sont parfaitement conscients de ce qu'un ennemi pourrait développer à partir de la réaction en chaîneréaction en chaîne.
Les autorités britanniques viennent de décacheter les plis et d'en révéler le contenu. Ils révèlent que les physiciensphysiciens étaient bien sur le point de domestiquer l'énergie nucléaire, et cela un an avant la constructionconstruction du premier réacteur aux Etats-Unis par Enrico FermiEnrico Fermi, tandis que le CNRS avait envisagé de créer une filiale pour l'exploitation de l'énergie atomique.
Après avoir dirigé le CNRS de 1944 à 1946, Frédéric Joliot-CurieFrédéric Joliot-Curie supervisera la construction du premier réacteur nucléaire français (la pile Zoé). Hans von Halban poursuivit ses recherches à Cambridge puis participa à Montreal au développement du premier réacteur canadien, tandis que Lew Kowarski sera nommé directeur du commissariat à l'énergie atomique et participera en 1952 à la création du CERNCERN.
Source : The Royal Society