Des chercheurs du MIT et Harvard travaillent actuellement sur des masques capables de détecter le coronavirus. D’autres équipes tentent d’améliorer l’efficacité des masques pour une meilleure protection, en se basant sur rayons UV, sel ou graphène.

Le masque de protection, autrefois assez peu connu du grand public, est devenu un objet du quotidien. De nombreux chercheurs tentent d'améliorer cet équipement assez basique. Une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de Harvard travaille actuellement sur des masques qui deviennent fluorescents lorsqu'ils sont exposés au coronavirus. Il se base sur une première recherche publiée en 2016, qui étudiait alors le virus Zika.

Le capteur est constitué de matériel génétique, ADN et ARN, qui s'attache au virus. Il est lyophilisé sur tissu, ce qui lui permet de rester stable à température ambiante pendant plusieurs mois. Ce matériel s'active en présence de l'humidité de la salive, combiné à une séquence génétique du virus. Le capteur émet ensuite un signal fluorescent invisible à l'œil nu. Pour vérifier les masques, le personnel soignant utilise un fluorimètre, qui ne coûte qu'un dollar, selon les chercheurs. Il suffirait de porter le masque pendant une à trois heures pour obtenir un diagnostic. Cette solution serait bien plus rapide que les tests actuels qui nécessitent 24 heures.

Des rayons UV pour stériliser le masque pendant qu’il est porté

Selon Jim Collins, l'un des experts du MIT, la recherche n'en est encore à ses débuts, mais les résultats sont prometteurs. Il espère pouvoir démontrer le concept dans les prochaines semaines, pour ensuite démarrer les essais. Cette technologie pourrait être utilisée pour créer des masques avec le capteur intégré au tissu, ou même des modules qui se fixent sur des masques grand public.

L’A.I.R. Device d’Oracle Lighting se porte sous un masque pour le stériliser en contenu avec les rayons UVC. © Oracle Lighting
L’A.I.R. Device d’Oracle Lighting se porte sous un masque pour le stériliser en contenu avec les rayons UVC. © Oracle Lighting

De nombreuses équipes s'intéressent à l'élimination du virus directement au niveau des masques. La firme Oracle Lighting, spécialiste des éclairages Led, développe actuellement un système qui utilise les rayons ultraviolets pour désinfecter l'air. Son respirateur antimicrobien par irradiation (A.I.R. Device) se porte au niveau de la bouche et sous un masque de protection standard. Il émet des rayons UVC dirigés vers le masque pour neutraliser toute particule qui passe au travers, et désinfecte le masque en même temps. La firme annonce la sortie de l'A.I.R. Device en juin 2020.

D’autres chercheurs misent sur le sel ou le graphène

D'autres travaux ont été annoncés dès de début de la pandémie. Une équipe de chercheurs de l’université l’Alberta au Canada, menée par le professeur Hyo-Jick Choi, planche actuellement sur l'utilisation du sel pour neutraliser le coronavirus. Ils ont recouvert des masques d'une fine couche de chlorure de sodium qui « perfore les particules du virus et le détruit complètement » selon le professeur. Ces masques ne devraient toutefois pas être sur le marché avant début 2021.

L'entreprise LIGC Applications mise sur le graphène. Son masque baptisé Guardian G-Volt a nécessité cinq années de recherche. La partie filtrante est composée de graphène, et reliée à une batterie. Grâce à une faible charge électrique, le masque bloquerait 99 pourcents des particules de plus de 0,3 microns, et 80 pourcents des particules plus petites, selon le fabricant. Une station d'accueil permet de chauffer le masque pour le stériliser intégralement après l'avoir porté. Toutes ces nouvelles technologies devront bien entendu être homologuées avant d'être mises sur le marché.