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Avouez qu'elle ne laisse pas indifférent...
Si le village expérimental qu'il a construit à Hesperia, à l'orée du désertdésert au nord-est de Los Angeles, a des allures de taupinière, ce n'est pas par hasard. Les immeubles hauts tout au plus de trois mètres sont en effet construits avec les matériaux extraits du sol à quelques pas de là. Et leur allure, pour être rustique, flatte bien mieux l'œilœil que nos impersonnels cubes de bétonbéton.
Tout repose sur le principe de la forme arrondie, explique Nader Khalili. La forme en cube des maisons traditionnelles, celle qui bouche nos paysages, c'est l'idéal pour qu'elles s'écroulent un jour, tandis qu'un arc, s'il est bien construit, ne tombe jamais, déclare-t-il en substance.
Et l'architectearchitecte explique qu'une équipe de trois hommes travaillant une semaine suffit à construire une maison extrêmement résistante. Le principe en est simple. On creuse la terre, et on en remplit des sacs de toile que l'on empile soigneusement pour ébaucher la forme de la maison à construire. Ensuite, on fixe l'ensemble avec du fil de ferfer barbelé, et le tour est joué.
Dès que la forme est obtenue, on allume un grand feufeu à l'intérieur et une coquille de terre cuite extrêmement solidesolide se forme, aussi résistante que du béton et qui supporte tout l'édifice, d'autant plus aisément puisqu'il s'agit d'un dôme.
Ces maisons, Nader Khalili les a baptisées Supradobe, en mémoire aux constructionsconstructions de terre des premiers colons espagnols venus s'installer en Californie. Elles bénéficient de tout le confort souhaité, alimentées en énergieénergie propre et climatisées grâce à des ouvertures judicieusement disposées. De plus, leur forme les rend pratiquement indestructibles en cas de secousse sismique et, nées par le feu, elles ne craignent pas les incendies. Construit et aménagé, un tel immeuble revient à environ 90.000 dollars.
Mais le malicieux architecte ne compte pas en rester là. En 1985 déjà, il a été contacté par la NASANASA qui recherchait un moyen économique de construire des habitations sur la LuneLune, et pourquoi pas plus tard, sur Mars. "Avouez que ma technique est l'idéal", affirme Nader Khalili, en évoquant le coût astronomique du transport de matériaux entre la Terre et la Lune. De fait, la poussière lunaire conviendra parfaitement, il suffira de piocher sur place...
Mais sans aller aussi loin, les Nations-Unies s'intéressent aussi au principe. Et de fait, le Haut Comité pour les réfugiés (HCR) et le Programme au développement (PNUD) ont envoyé des représentants à Hesperia étudier les réalisations de Nader Khalili, avant de les utiliser pour abriter les réfugiés des tremblements de terretremblements de terre en Iran en 2002 et au Pakistan en 2005.
Cette méthode, à la fois retour aux sources et empreinte de modernité, n'apparaît-elle pas comme un véritable message d'espoir ? Et après tout, Hesperia, est-ce que ce ne serait pas un joli nom pour le premier village lunaire ?
Les images illustrant cet article proviennent du site Cal-Earth de Nader Khalili.