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Des passants à têtes de chienschiens, des oiseaux aux corps de cochons, des flots de diamantsdiamants tourbillonnants : ce ne sont là que quelques exemples des hallucinations qu'ont pu vivre les douze volontaires ayant testé la « HallucinationHallucination Machine », mise au point par des chercheurs de l'université du Sussex (Royaume-Uni). Ces hallucinations ressemblent à s'y méprendre à celles expérimentées par les consommateurs de champignons hallucinogènes.
Cette « Hallucination Machine » exploite Deep Dream, un algorithme mis au point par des ingénieurs de Google il y a un peu plus de deux ans maintenant. Les images aux allures fantasmagoriques qu'elle produit sont diffusées dans un casque de réalité virtuelle pour assurer une expérience immersive.
La « Hallucination Machine » transforme des images de la vie courante en scènes fantasmagoriques, imitant les effets de la psilocybine, le principe actif contenu dans certains champignons hallucinogènes. © Keisuke Suzuki, université du Sussex
Un outil pour étudier les états modifiés de la conscience
Cela n'altère pas directement la neuropsychologie de la personne. Un atout non négligeable pour les chercheurs qui étudient les états modifiés de la conscience (EMC). Car les propriétés phénoménologiques de tels états sont bien difficiles à isoler des effets physiologiques et cognitifs induits par des troubles psychopathologiques ou des substances psychoactives.
Première observation importante rapportée par les chercheurs britanniques : les utilisateurs de la « Hallucination Machine » ne percevront aucune distorsion du temps, comme c'est pourtant classiquement le cas des consommateurs de champignonschampignons. De quoi conclure que de telles distorsions ne sont pas liées aux EMC, mais simplement à la prise de produits hallucinogènes.