Les logiciels de recrutement se sont beaucoup généralisés ces dernières années. Toutefois, plutôt que de rendre le système plus efficace, ils ont créé une population incapable de trouver du travail car ne rentrant pas dans les cases.
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Les entreprises font de plus en plus appel à des logiciels de recrutement pour filtrer les candidats à un poste, et pourtant elles peinent souvent à trouver des profils avec les qualifications demandées. Une étude publiée par la Harvard Business School a découvert que des millions de CV étaient automatiquement rejetés par ces logiciels, alors qu'ils pourraient parfaitement correspondre au poste.
L'étude s'est intéressée au recrutement aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne. 75 % des employeurs américains font appel à ce genre de logiciel. Cela a pour effet de créer une population de « travailleurs cachés », des personnes qui ne parviennent pas à trouver un emploi malgré leurs qualifications. Aux États-Unis ils seraient 27 millions, avec une proportion similaire au Royaume-Uni et en Allemagne.
Un système automatisé incapable de prendre en compte les cas particuliers
Les chercheurs expliquent ce phénomène par des logiciels qui sont focalisés sur des éléments négatifs. Un écart de six mois dans le CV suffit pour qu'un candidat soit automatiquement refusé. La population des travailleurs cachés est très diverse, avec notamment les aidants naturels, les anciens combattants, les immigrés, les personnes handicapées, les populations défavorisées ainsi que les personnes ayant un casier judiciaire.
Les logiciels rejettent également ceux qui ont les compétences mais pas le diplôme ou certificatcertificat spécifique demandé. Aussi, à cause de l'évolution rapide des nouvelles technologies, un nombre croissant de compétences ne peuvent être acquises qu'au travail... Pour résoudre ce problème, les chercheurs conseillent aux employeurs de ne plus chercher le candidat parfait, mais plutôt d'adapter leur recrutement pour prendre en compte les travailleurs cachés.