Comment stocker encore plus de musique sur un CD ? En mettant au point un graveur et un lecteur basés sur des lasers à semi-conducteurs fonctionnant dans le domaine des ultraviolets. Un pas significatif dans cette direction vient d’être accompli par des chercheurs de l’université de Californie à Riverside.
Une image prise avec un microscope électronique à balayage montrant le film d'oxyde de zinc mince et ses nanofils. La barre d'échelle en bas à gauche indique une longueur de 1 micron. © Nature Nanotechnology/Jianlin Liu

Une image prise avec un microscope électronique à balayage montrant le film d'oxyde de zinc mince et ses nanofils. La barre d'échelle en bas à gauche indique une longueur de 1 micron. © Nature Nanotechnology/Jianlin Liu

Le principe d'un laser semi-conducteur est relativement simple en première approximation. Il faut disposer d'une jonction p-n semi-conductrice avec des électrons libres dans la zone « n » et des lacunes de charges se comportant comme des charges effectives positives dans la zone « p ». Sous l'action d'un champ électrique, on peut amener les électrons à combler les trous, ce qu'ils font en émettant de la lumière à la façon d'une population d'atomes excités retombant dans leur état fondamental. De cette manière, on peut produire un effet laser.

Selon la composition et la structure du semi-conducteur utilisé, on disposera d'une source laser fonctionnant à des longueurs d'onde différentes. Or, plus une longueur d'onde est courte, plus la tache de diffraction de la lumière est petite. Cela signifie que l'on peut graver ou au contraire lire des bits d'informations sur une surface de plus en plus petite. C'est pourquoi on cherche depuis des années à réduire cette longueur d'onde sur les supports optiques, des CD aux DVD, fonctionnant successivement à des longueurs d'onde de 780 nm (proche infrarouge), 657 nm  (rouge dans le visible) et enfin 405 nm (violet). La prochaine étape consiste donc à passer à l'ultraviolet pour augmenter encore la capacité de stockage des disques optiques.

Un semi-conducteur à base d'oxyde de zinc

Des laser semi-conducteurs basés sur le nitrure de gallium et émettant de la lumière ultraviolet ont déjà été réalisés. Malheureusement, à température ambiante, ils dissipent trop de chaleur, ce qui a donc constitué l'obstacle principal à la mise au point de diodes laser fonctionnant dans l'ultraviolet et bien adaptées au marché.

Cela vient de changer si l'on en croit une publication de Nature Nanotechnology donnée en lien ci-dessous

Sheng Chu, Jianlin Liu et leurs collègues y expliquent qu'ils ont réussi à obtenir un effet laser dans l'ultraviolet en utilisant des nanofils d'oxyde de zinc dopés avec des atomes d'antimoine. Ils ont fait se développer ces nanofils de 200 nanomètres diamètre sur un film d'oxyde de zinc pur. Ils ont ainsi obtenu un semi-conducteur capable d'émettre de la lumière laser dans le domaine de l'ultraviolet avec des longueurs d'onde proches de 385 nm de façon stable à température ambiante.