Aujourd’hui chaque marchand de téléviseurs 3D fournit des lunettes 3D incompatibles avec les téléviseurs de ses concurrents. La Consumer Electronics Association, le principal groupement de fabricants américains, souhaite définir un nouveau standard.
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Les lunettes à obturation X103 reconnaissent les protocoles de communication 3D des grandes marques de téléviseurs mais le fabricant ne garantit pas une compatibilité à 100 % avec tous les téléviseurs. © Xpand
Déjà très onéreuses à l'achat, les télévisions 3D souffrent d'une deuxième limitation qui les réserve à un public fortuné : les lunettes fournies par les fabricants ne sont pas compatibles d'une marque à l'autre. Autrement dit, pas question d'utiliser vos lunettes 3D quand vous allez regarder un programme chez des amis équipés d'un téléviseur d'une autre marque. À 50, voire 100 euros la paire, c'est plutôt dommage !
Consciente du problème, la Consumer Electronics Association (CEA), un groupement américain qui rassemble près de 2.000 industriels, propose de créer un standard qui fonctionnerait avec toutes les marques de téléviseurs. Il a publié sur son site un document de travail très complet (référence R4 WG16) expliquant les choix qui doivent être faits par les industriels pour que leurs équipements soient compatibles. Chaque fabricant intéressé peut apporter sa contribution avant le 31 mars prochain.
Panasonic, Samsung, Sony, etc., chaque fabricant fournit des lunettes 3D incompatibles avec les téléviseurs de ses concurrents. © Sony
La CEA privilégie les lunettes à obturation
La CEA y explique que d'un point de vue technique, la mise au point d'un tel standard ne pose pas de problème. Aujourd'hui, la plupart des téléviseurs 3D sont fournis avec des lunettes à obturation aussi appelées lunettes « actives » car elles contiennent des composants électroniques « actifs ». Dans ce type de lunettes qui nécessitent des piles pour fonctionner, chaque verre est un petit écran plat à cristaux liquidesliquides (LCD) qui se comporte comme un filtre optique tantôt transparenttransparent tantôt opaque.
L'effet 3D est obtenu en obturant en alternance et à grande vitessevitesse les verresverres gauche et droit des lunettes. La fréquence d'obturation est synchronisée avec la fréquence d'affichage des images du téléviseur. Ce dernier projette en effet à grande vitesse et en alternance une image destinée à l'œilœil gauche et une autre destinée à l'œil droit. Le cerveaucerveau fusionne ces images et voit la scène en relief.
Vers une fréquence et un protocole standards ?
Le premier paramètre à standardiser est la fréquence d'obturation qui n'est pas systématiquement la même d'un téléviseur à l'autre (120 HzHz le plus souvent). Qui plus est pour se synchroniser avec précision, les lunettes qui communiquent avec le téléviseur via des liaisons infrarougesinfrarouges utilisent aussi des protocoles différents d'un fabricant à l'autre. La Consumer Electronics Association aimerait définir une fréquence d'obturation et un protocole de communication identiques pour tous les téléviseurs.
En attendant l'arrivée de ce standard, les utilisateurs déjà équipés (116.000 en 2010 en France selon l'institut Gfk) peuvent se tourner vers la société Xpand. Celle-ci propose depuis plusieurs mois déjà des lunettes haut de gamme (compter 100 euros la paire) compatibles avec la plupart des télés 3D du marché.
Les X103, c'est leur nom, scannent les signaux infrarouges émis par chaque téléviseur et identifient automatiquement le protocole de communication et la vitesse de synchronisation du moniteur. Très performantes, elles sont capables de s'adapter à de nombreux téléviseurs. Elles peuvent en effet atteindre une fréquence d'obturation de 480 Hz alors que la plupart des télés plafonnent à 120 Hz. Reste qu'en l'absence de standard, Xpand ne peut garantir une compatibilité à 100 % avec toutes les télés à venir.
L'initiative de la CEA permettrait ici d'aller plus loin. Attention toutefois à ne pas trop tarder. Plusieurs fabricants, dont le japonais Toshiba, travaillent déjà au lancement de téléviseurs autostéréoscopiques, c'est-à-dire ne nécessitant pas de lunettes.