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Selon ConnectX, ses satellites serveurs de données ne seront pas plus grand qu’un melon cantaloup (sic). Ils pourraient fonctionner grâce à l’énergie solaire et profiter de l’environnement spatial (micropesanteur et froid extrême) pour fonctionner plus efficacement que sur Terre. © ConnectX
Après les projets de connexion Internet haut débit par satellite sur lesquels planchent Google et SpaceX d'un côté et le consortium OneWebOneWeb de l'autre, voici un défi technique encore plus étonnant. ConnectX, une jeune pousse basée à Los Angeles (États-Unis) veut bâtir ce qu'elle appelle une « Space-Based Supercomputing Platform », qui pourrait se traduire par supercalculateur spatial.
Ce titre ronflant cache une idée relativement simple qui est de créer un centre de traitement de données (data center en anglais) à partir d'un réseau de micro satellites. Cette infrastructure servirait des applicationsapplications de big data auxquelles les entreprises ou les chercheurs ont recours pour extraire du sens à partir de grands volumesvolumes de données hétérogènes (Internet, capteurscapteurs, terminaux mobilesmobiles, informatique domestique et professionnelle, etc.).
Selon ConnectX, l'informatique dans le nuagenuage telle qu'elle est conçue aujourd'hui n'est pas en mesure d'absorber une telle quantité de données qui ne fait que croître. Son idée est que les clients puissent transférer leurs données vers les satellites serveurs qui les convertiraient avant de les renvoyer vers la plateforme cloud hébergeant les applications analytiques.
ConnectX veut mettre sur orbite des serveurs sous la forme de micro satellites. L'entreprise créerait ainsi « le premier supercalculateur spatial pour résoudre les problèmes du big data ». © ConnectX
Le code binaire remplacé par des symboles
Avec son concept, ConnectX affirme pouvoir améliorer drastiquement le coût, les performances et la sécurité du stockage et de l'analyse des données. Sur son site Internet, la jeune entreprise ne donne pas beaucoup de détails techniques. Mais plusieurs sites américains de référence (Wall Street journal, Fortune, GigaOM, Examiner) ont pu interroger l'équipe de ConnectX et en savoir plus. Le projet repose sur deux innovations. La première consiste à remplacer le code binairecode binaire par un langage symbolique qui pourra contenir beaucoup plus d'informations en générant un volume de données inférieur. La quantité d'informations contenue dans chaque symbole serait telle qu'elle permettrait de compenser les vitessesvitesses de transmission qui ne pourront pas égaler celles de serveurs physiquement interconnectés.
La seconde innovation sur laquelle travaille ConnectX porteporte sur une modification des faisceaux hertziens afin d'augmenter les taux de transmission de données entre les satellites, depuis et vers la Terre. Il y a quelques mois de cela, le professeur Alan Willner, de l'université de Californie du Sud, a présenté une technique semblable grâce à laquelle il a atteint un taux de transfert de 32 Go par seconde sur une distance de 2,5 mètres. ConnectX voit d'autres avantages à mettre des serveurs sur orbiteorbite. Les data centers pourraient être alimentés gratuitement grâce à l'énergie solaire. L'absence de gravitégravité faciliterait quant à elle le fonctionnement des disques dursdisques durs des serveurs (une résistancerésistance moindre) et le froid extrême assurerait un refroidissement idéal. L'entreprise prévoit de lancer un premier satellite d'ici un an afin de tester sa technologie avant d'enchaîner sur un test pilote d'ici deux à trois ans.