Des chercheurs chinois travaillent actuellement sur une nouvelle approche de la robotique, en utilisant des cellules cérébrales humaines. Ces organoïdes cérébraux, très loin d’un cerveau complet, peuvent être entraînés à piloter un robot.


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    Avez-vous déjà entendu parler du « wetware » ? Ce concept gagne du terrain dans certains domaines de recherche. Il s'agit d'une référence au biologique, le mot étant calqué sur les mots software (logiciel) et hardware (matériel). Si sa définition a évolué, aujourd'hui, il désigne surtout des composants biologiques utilisés en combinaison avec la technologie. Comme les organoïdes cérébraux, qui sont des amas de cellules cérébraux, le plus souvent tirés de cellules souchescellules souches humaines.

    L'informatique neuromorphique, consistant à imiter le cerveau humain, est la voie royale pour produire des machines plus performantes, mais aussi moins gourmandes en énergie. © Futura

    Parmi les différents projets en cours, on peut citer l’intelligence organoïde de l'université Johns-Hopkins, l’ordinateur Brainoware de l'université de l'Indiana à Bloomington, ou encore la neuroplateforme de FinalSpark. Toutefois, des chercheurs chinois de l'université de Tianjin et de l'université des sciences et technologies du Sud (SUSTech) veulent aller encore plus loin, en utilisant des organoïdes cérébraux pour piloter des robots.

    Illustration de ce à quoi pourrait ressembler un organoïde cérébral intégré dans un robot. Toutefois, le système actuel est beaucoup plus petit, et nécessite de nombreux équipements pour maintenir l’organoïde en vie. © Université de Tianjin
    Illustration de ce à quoi pourrait ressembler un organoïde cérébral intégré dans un robot. Toutefois, le système actuel est beaucoup plus petit, et nécessite de nombreux équipements pour maintenir l’organoïde en vie. © Université de Tianjin

    Des organoïdes en trois dimensions et cultivés par ultrasons

    Le projet, baptisé MetaBOC, est un logiciel qui sert d'interface entre les bio-ordinateurs dotés de « cerveaux sur une puce », autrement dit contenant des organoïdes cérébraux, et d'autres appareils électroniques. Les organoïdes doivent ainsi pouvoir percevoir le monde grâce aux signaux électroniques envoyés par des capteurscapteurs, et apprendre à effectuer des tâches. MetaBOC intègre aussi l'intelligence artificielleintelligence artificielle pour communiquer avec l'intelligence biologique des organoïdes.

    Tout comme pour une intelligence artificielle, il est possible de l'entraîner à piloter un robot dans des simulations afin de limiter la casse dans un premier temps. Les chercheurs ont opté pour des organoïdes en forme de boule -- la structure en 3D permettant des connexions neuronales plus complexes -- et cultivés par stimulationstimulation à ultrasonsultrasons focalisée de basse intensité. Pour l'instant, le système MetaBOC, utilisé pour piloter un robot, est parvenu à éviter des obstacles et à attraper des objets.