Des chercheurs australiens ont mis au point un nouveau polymère qui pourrait permettre de stocker des données sous la forme de marques physiques dans le matériau, comme l'écriture de type cunéiforme sur des tablettes d’argile. Un support de stockage avec cette technologie pourrait avoir une densité de données plus élevée que les disques durs actuels.
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Il y a plus de deux mille ans, certains peuples anciens utilisaient des tablettes d’argile pour inscrire des écrits de type cunéiformecunéiforme. Ces tablettes, non cuites, étaient réutilisables, puisqu'il suffisait de les tremper dans l'eau pour les ramollir. Dans un article publié dans la revue Advanced Science, des chercheurs de l’université Flinders en Australie ont mis au point une technique similaire pour créer un support de stockage qui promet une densité de données plus élevée que les disques durs actuels.
Leur invention utilise un polymèrepolymère à base de soufresoufre et de dicyclopentadiène. Tout comme avec l'argileargile, les scientifiques ont stocké l'information sous forme de marques dans le polymère et travaillé à l'échelle du nanomètrenanomètre grâce à une sonde montée sur un microscope à force atomiquemicroscope à force atomique qui permet de marquer le polymère et de lire les inscriptions. L'un des avantages de ce polymère est qu'il est possible d'y inscrire des données à température ambiante.
Un polymère peu coûteux, facile à marquer et à effacer
Le système est tellement sensible que la sonde est capable de détecter la profondeur des marques, augmentant les possibilités d'encoder les informations. Cela permet de passer à un codage ternaire plutôt que binaire, ce qui multiplie par quatre la densité des données. De plus, il ne s'agit pas d'une archive gravée dans la pierre. Sous l'effet de la chaleurchaleur, le polymère se ramollit suffisamment pour combler les inscriptions, et ainsi effacer les données. Dix secondes à une température de 140 degrés Celsiusdegrés Celsius suffisent. Les chercheurs ont effectué plusieurs cycles d'écriture et d'effacement des données sans noter de dégradation au niveau du polymère.
D'autres chercheurs, notamment chez IBMIBM, LG et IntelIntel, ont déjà exploré ce genre de technologie, mais ont rencontré des difficultés avec le coût, la quantité d'énergieénergie nécessaire et des matériaux trop complexes. En plus de fonctionner à température ambiante, réduisant considérablement l'énergie nécessaire et la complexité de la technologie, ce type de polymère est peu coûteux à produire. Les chercheurs comptent désormais essayer d'utiliser des laserslasers à basse puissance plutôt que la chaleur pour effacer les données.