Des chercheurs japonais ont créé de minuscules véhicules qui n’ont pas besoin de batterie, ni même de moteur pour se déplacer dans l’eau. Comme des chariots, ils sont tirés par des algues.
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Quel est le point commun entre une alguealgue et un cheval ? Les deux peuvent tirer un chariot. Ce n'est pas une blague, mais une nouvelle découverte effectuée par des chercheurs de l'université de Tokyo au Japon. Dans un article publié dans la revue Small, ils décrivent comment ils ont réussi à propulser des micro-véhicules en les attachant tout simplement à des algues unicellulaires.
Pour construire des microrobots, qui ne mesurent au plus que quelques dizaines de micromètresmicromètres, il est très compliqué de concevoir des moteurs et de les alimenter. À cette échelle, la viscositéviscosité des liquidesliquides, et notamment du sang, pose problème. L'algue unicellulaire Chlamydomonas reinhardtii, qui mesure 10 micromètres, utilise deux flagellesflagelles pour se propulser dans l'eau avec suffisamment de puissance pour tirer des micromachines jusqu'à cinq fois sa taille. Les chercheurs sont parvenus à la capturer et l'enfermer dans un petit panier qui laisse dépasser ses flagelles, de manière à lui permettre de se mouvoir.
Des mouvements parfois imprévisibles
Les chercheurs ont ainsi pu créer deux « véhicules », entre 50 et 60 micromètres de largueur, soit plus fins qu'un cheveu. Le premier, baptisé Scooter, est une petite boîte avec deux paniers dirigés vers l'avant pour le tirer, comme un chariot. Toutefois, ses mouvementsmouvements sont assez complexes et imprévisibles, et il lui est fréquemment arrivé de se retourner et de rouler sur lui-même. Le second, baptisé Rotator, est composé de quatre paniers orientés en cercle, ce qui lui donne des mouvements plus fluides.
Il faudra de plus amples recherches pour de tester différentes structures afin de déterminer la forme et le nombre d'algues qui donnent le meilleur résultat. Chlamydomonas reinhardtii a notamment un comportement phototaxique, autrement dit influencé par la lumièrelumière, ce qui devrait permettre de le diriger. Les chercheurs espèrent ainsi créer des microrobots capables de surveiller des environnements aquatiques, ou déplacer des polluants ou des nutrimentsnutriments dans l'eau.