Pour réduire le nombre de lentilles d’une optique et rapprocher le capteur, tout en améliorant la qualité de l’image, l’idéal est de courber le capteur. Un procédé très coûteux et exploité uniquement par des marchés de niche comme l’astronomie. Avec son Curve-One qu'elle vient de commercialiser, la start-up française Curve affirme avoir trouvé une solution qui pourrait bien permettre de produire en masse ce type de capteur et réduire les prix.
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Voici l'un des héritages les plus anciens de la photographiephotographie : la courbure de champ. Ce phénomène optique qui est très prononcé sur un grand-angle est dû à la courbure de l'optique de l'objectif. Il vient dégrader les bordures de l'image capturée. Si ce défaut n'est pas flagrant sur les appareils photo argentiques, il l'est devenu avec des capteurs numériques plats à haute résolution. Par le truchement de lentilles, il est possible d'aplanir l'image. Mais la solution idéale consiste à adapter le capteurcapteur à la courbure de l'optique. Ce procédé qui existe déjà est essentiellement exploité par les astronomesastronomes, mais il y a un hic, son coût exorbitant. Car il faut adapter la courbure du capteur à celle de chaque optique, ce qui revient à faire du sur-mesure.
Pour réduire ce coût et tenter de produire ce type de capteur, une start-up française du nom de Curve a trouvé une solution. L'entreprise a développé en partenariat avec le CNRS et l'Université d'Aix-Marseille (AMU) un processus qui permettra d'industrialiser la fabrication de massemasse de capteurs courbes. Sans dévoiler son secret de conception, Curve explique qu'elle a trouvé une solution technique pour ne pas avoir à développer à chaque fois un nouveau capteur pour une courbure précise. Le même type de capteur plat peut donc être utilisé pour différentes formes courbes.
Sur cette vidéo, le CNRS dresse le portrait du capteur courbé Curve-One. Ce type de capteur permet de réduire l’espace entre l’optique et le capteur, et améliorer l’image. Le seul frein à son développement restait aujourd'hui son coût de production. © CNRS
Un jour dans les smartphones ?
Pour le moment, c'est encore une fois l'universunivers de la recherche qui aura la primeur de ce type de capteur. Curve a obtenu une première commande de l'Institut de neurosciences de la Timone (INT) dans le cadre de son projet Meso-CortexCortex conduit en partenariat avec le Laboratoire d'astrophysiqueastrophysique de Marseille. Dans son communiqué, Curve explique que « ce projet vise à étudier le fonctionnement du système visuel à partir de l'imagerie de la surface du cortex ». Le capteur baptisé Curve-One permettra d'étudier le cerveaucerveau à des échelles très peu exploitées. Pour ces expérimentations, la différence entre la partie basse et haute du capteur est de 1,2 mm. Avec le Curve-One, la société espère également répondre aux besoins des programmes spatiaux de l’Agence spatiale européenne (ESAESA).
Cette commercialisation n'est qu'une première étape pour la firme qui compte bien accéder au marché grand public en visant le marché des mobilesmobiles. Car l'un des avantages de ces capteurs courbes, c'est qu'ils permettent de réduire leur distance avec l'optique et améliorer l'image. Alors que des géants de l'optique comme Nikon ou Sony se sont cassé les dents sur la commercialisation de ce type de capteurs, cette jeune start-up fera peut-être beaucoup parler d'elle dans les années à venir.
Ce qu’il faut
retenir
- La start-up française Curve a commercialisé son premier capteur courbé.
- Il est utilisé pour un projet de recherche dans les neurosciences.
- La société a trouvé un moyen pour réduire les coûts de production et peut-être accéder au marché grand public.