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L'impression 3D est l'un des phénomènes les plus marquants de ces dernières années. Ces imprimantes en relief peuvent fabriquer à peu près n'importe quelle pièce en plastiqueplastique par dépôt d'un fil de thermoplastiquethermoplastique ABS (acrylonitrile butadiène styrène), préalablement chauffé. On ne compte désormais plus les exemples spectaculaires de réalisation. Pour son projet de fin d'étude à l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne (ESADSE), Léo Marius, un étudiant maintenant fraîchement diplômé, est parvenu à créer un appareil photo reflex argentique à partir d'une imprimante de ce type. Baptisé Open Reflex, son projet repose sur le principe de l'open source associé à celui de l'open hardware, philosophie qui permet à tout le monde de se réapproprier et d'améliorer gratuitement les technologies. C'est l'imprimante 3D de son école qui a permis de réaliser physiquement l'appareil.
L'OR-01, c'est le nom de l'appareil photo reflex de Léo Marius, est composé de trois modules principaux : un chargeur de film de 35 mm doté d'un système permettant de faire défiler la pellicule, d'un obturateurobturateur et d'un support équipé à la fois d'un viseur et d'un porteporte-objectif. Reste l'objectif, qui est l'une des seules pièces à ne pas avoir été fabriquée manuellement. L'impression des trois éléments en plastique avec la MakerBot Replicator 2X de son école a pris une quinzaine d'heures. L'assemblage a quant à lui pris une heure.
Retour aux fondamentaux. Alors que les appareils photo numériques ont presque définitivement supplanté les argentiques, un étudiant exploite une technologie d’avant-garde pour revenir aux sources de la photo et créer de toutes pièces un véritable reflex argentique. La prise de vue est réalisée via un système de miroirs projetant la scène sur le dessus de l’appareil. © Léo Marius
Open hardware pour l'appareil photo reflex open source
L'étudiant a exploité un autre appareil que les partisans de l'open hardware affectionnent particulièrement : l'Arduino. Il s'agit d'un circuit imprimé doté d'un microcontrôleur programmable utilisable pour commander des appareils électroniques ou produire des signaux électriques. Il l'a employé pour créer un appareil de mesure du temps de pose. Pour cela, il a équipé l'Arduino de microrupteurs qui captent le début et la fin de la course des volets d'obturation de l'appareil. Il faut noter que ceux-ci sont d'ailleurs actionnés par un système entièrement mécanique, grâce à un petit support de roues de miniskate (ou fingerboard) !
Au final, Léo Marius est parvenu à un temps de pose se situant aux alentours de 1/60 de seconde. Les clichés pris avec le reflex sont d'ailleurs disponibles directement sur le blog de l'étudiant. Il décrit tout son processus de conception, ses expérimentations et astuces pour élaborer ce reflex fonctionnel. Il a également publié un Wiki, intitulé Open Reflex, pour partager sa réalisation en open source. Enfin, il livre les fichiers 3D sur le site Instructables.
Après les implants en plastiques, les armes à feu ou encore la cuisine pour astronautesastronautes conçue par impression 3D, le reflex argentique en open source de Léo Marius a quelque chose de rafraîchissant.