À quelques mois de l’ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, un doute plane encore sur la capacité de la France pour faire face aux cyberattaques. Selon les estimations, elles pourraient être dix fois plus nombreuses que pendant les JO de Tokyo.
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Pendant plusieurs semaines cet été, les yeuxyeux du monde seront tournés vers la France lors des Jeux olympiques. En plus des millions de visiteurs, cet évènement attirera de nombreuses cyberattaques. Pendant les JO de Tokyo en 2021, les autorités ont recensé 450 millions de cyberattaques. Pour les JO de Paris, ce chiffre pourrait être multiplié par dix. La France est-elle prête ? Rien n'est moins sûr.
Pour les JO 2024, la France prévoit de déployer la reconnaissance faciale à grande échelle sur son territoire. Décryptage dans cet épisode de Vitamine Tech. © Futura
Ce weekend, Le Parisien a dévoilé qu'un mail simulant une attaque de type phishing (ou hameçonnage) a été envoyé aux 9 000 gendarmesgendarmes et adjoints de la région Ile-de-France. Sur les 5 000 qui ont ouvert l'e-mail, 500 ont cliqué sur le lien, un résultat particulièrement médiocre. Plutôt que d'arriver sur un site frauduleux, les gendarmes en question sont tombés sur une page rappelant les « 7 bonnes pratiques » pour se protéger de ce genre d'attaque.
L’un des principaux acteurs de la cybersécurité en crise financière
La cybersécurité pour les Jeux est assurée par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), qui y consacre un tiers de son personnel, ainsi que par des prestataires privés comme Cisco et Atos. Toutefois, ce dernier traverse actuellement une crise financière, même si l'entreprise se veut rassurante sur l'impact éventuel sur la sécurité des JO, indiquant qu'elle pourra faire face à toutes ses obligations jusqu'en 2025.
De plus, plusieurs incidents ont eu lieu ces dernières semaines avec le vol d'un ordinateur et de clés USBUSB contenant des informations sur l'organisation des JO, et une cyberattaque massive contre les sites du gouvernement. Malgré un travail titanesque des différents acteurs pour sécuriser les JO de Paris, le risque d'un problème majeur est impossible à écarter face aux 4 milliards de cyberattaques attendues. Et avec le soutien de la France à l’Ukraine à laquelle s'ajoute l'interdiction des athlètes russes et biélorusses de défiler lors de la cérémonie d'ouverture, les Jeux olympiques pourraient bien devenir la cible principale des groupes de hackers liés à la Russie.