au sommaire
Il y a un peu plus d'un an, nous découvrions non sans surprise l'étrange engin volant construit par Kitty Hawk, une entreprise financée par Larry Page, l'un des deux fondateurs de GoogleGoogle. Le Flyer était à l'époque un prototype bizarrement présenté comme une « motomoto volante », croisement entre un drone et un hydravionhydravion, qui se chevauchait comme un deux-roues. Si le concept de base demeure le même, l'engin a considérablement évolué et il existe désormais dans une version quasi finalisée.
Le pilote prend maintenant place dans un cockpit caréné fixé par des bras à deux flotteurs, pour se poser et décoller sur l'eau à la verticale. Le Flyer ne possède plus 8 mais 10 rotors électriques, qui lui permettent de voler à environ 30 km/h à trois mètres au-dessus du sol ou de l'eau. Son autonomie varie de 12 à 20 minutes selon le poids du pilote. Il pèse environ 113 kgkg à vide, ce qui en fait un appareil volant ultraléger. Selon la législation en vigueur aux États-Unis, cette catégorie ne nécessite pas de licence de pilote et peut être utilisée au-dessus de l'eau ou bien dans des zones dégagées.
Un « véhicule récréatif »
Le Flyer est un « véhicule récréatif », comme le décrit Sebastian Thrun, le patron de Kitty Hawk. Il a été pensé pour être très simple à prendre en main. Il se pilote avec un manche qui s'apparente à un joystick. Pas d'instruments de vol ni d'écran : tout a été simplifié au maximum pour rendre le pilotage le plus intuitif possible. Si d'aventure le pilote lâche le manche, l'appareil se met alors en vol stationnairevol stationnaire.
Après une heure de formation, une journaliste de CNN a pu voler en solo avec le Flyer. C'est l'un des objectifs avoués de Kitty Hawk : rendre le vol accessible au plus grand nombre. Le Flyer se destine pour le moment à un usage récréatif. Kitty Hawk a ouvert les précommandes, sans divulguer de tarif ni de date de disponibilité. Les premiers clients devraient être des parcs d'attraction qui proposeront des tours dans ce drôle d'engin.
Kitty Hawk Flyer, la « moto volante » financée par Larry Page
Article initial de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, paru le 25/04/2017
La jeune entreprise Kitty Hawk, soutenue financièrement par Larry PageLarry Page, cofondateur et PDG de Google, vient de lever le voile sur un prototype d'avion électrique ultraléger pour voler au-dessus de l'eau. L'engin ne nécessite pas de permis de pilotage (aux États-Unis) et se maîtrise en quelques minutes. Un gadget pour amateurs fortunés.
En juin dernier, le site Bloomberg Businessweek révélait l'existence de Zee Aero et de sa filiale Kitty Hawk, deux entreprises fondées respectivement en 2010 et 2015 et financées en toute discrétion par Larry Page, le cofondateur et actuel PDG de Google. On apprenait que ces jeunes pousses travaillaient sur plusieurs concepts d'avions électriques à décollage et atterrissage verticaux rapidement qualifiés de « voitures volantes ». Selon la presse états-unienne, l'investissement secret de Larry Page dans ces deux sociétés s'élèverait à 100 millions de dollars (90 millions d'euros environ, au cours actuel). Une affaire plutôt sérieuse donc.
Il faut dire que, comme d'autres, le richissime patron ambitionne de révolutionner le monde des transports avec des engins capables de combiner le meilleur de l'automobileautomobile et de l'aviation légère. Il existerait une bonne douzaine de modèles enregistrés par Zee Aero et Kitty Hawk Corporation auprès de la Federal Aviation Administration, notamment des planeursplaneurs électriques, des giravions et des avions plus classiques. Toutefois, contre toute attente, le premier projet concret présenté officiellement s'apparente plutôt à un joujou pour millionnaires à l'utilité peu évidente.
Voici une démonstration du Flyer de la société Kitty Hawk. Mu par huit rotors, l’engin est prévu pour voler seulement au-dessus de l’eau à 40 km/h. © Kitty Hawk
Le Flyer de Kitty Hawk commercialisé d'ici la fin de l'année
Kitty Hawk vient ainsi de dévoiler un prototype baptisé « Kitty Hawk Flyer » (voir la vidéo ci-dessus). Celui-ci est décrit techniquement comme un avion électrique ultraléger et métaphoriquement comme une « moto volante ». En effet, l'engin se chevauche à la manière d'un deux-roues avec une position de pilotage penchée vers l'avant. Monté sur deux larges flotteurs rappelant ceux d'un hydravion, il s'élève dans les airsairs grâce à huit rotors électriques répartis sur un châssis tubulaire en étoileétoile recouvert d'un filet de protection. Le Kitty Hawk Flyer ressemble en fait à un drone géant qui se pilote avec un guidon et des boutons.
Selon le constructeur, il ne faudrait que quelques minutes pour apprendre à voler avec ce drôle d'engin. Le prototype présenté est prévu pour évoluer à environ 40 km/h à une dizaine de mètres au-dessus de l'eau, sur laquelle il peut se poser grâce à ses flotteurs. Kitty Hawk précise que le Flyer peut se piloter sans permis, du moins aux États-Unis. Une commercialisation est prévue d'ici la fin de l'année, mais il semblerait que la version finale soit très différente de ce que nous venons de découvrir.
Une chose est sûre, dans l'état actuel, le Flyer, qui emprunte sans modestie son nom au premier avion des frères WrightWright (qui s'envola de la ville de Kitty Hawk le 17 décembre 1903), n'est rien d'autre qu'un gadget pour amateurs fortunés en mal de nouveauté. Avouons-le, on se verrait bien aux commandes d'un tel engin rien que pour le plaisir. On a toutefois encore du mal à saisir où Larry Page veut en venir...