Un chercheur de Stanford prétend que son IA peut détecter le niveau d’intelligence, l’orientation sexuelle et politique à partir d’une simple image du visage.


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    Avec une simple photo de votre visage, une IAIA pourrait déterminer votre niveau d'intelligence, vos convictions politiques et même vos préférences sexuelles. C'est en tout cas ce que prétend le concepteur de cette IA, Michal Kosinski, un psychologue de l'université de Stanford aux États-Unis. Ce concept rappelle les travaux de phrénologies populaires au XIXe siècle. Ils suggéraient que les traits du visage pouvaient permettre de déterminer les caractéristiques mentales d'une personne. Pour le chercheur qui est certain de la pertinence des résultats que délivre son IA, il n'est pas question de la comparer à cette pseudoscience qui est pourtant son domaine de prédilection.

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    Ce que Michal Kosinshi prétend démontrer avec son modèle, ce serait justement d'avertir les décideurs politiques du danger de telles recherches. Il considère que les IA mêlées aux systèmes de reconnaissance faciale représentent un véritable danger pour les libertés et la vie privée.

    Dénoncer ou inciter ?

    Un argument contradictoire, puisqu'en publiant ses travaux, le scientifique pourrait bien inspirer des personnes cherchant à créer ce genre d'outil avec les problèmes d'éthique et de discrimination que cela pourrait engendrer.

    Le psychologue n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai sur le sujet. Dès 2017, il avait publié un article présentant un modèle de reconnaissance faciale dont l'objectif était de prédire l'orientation sexuelle. La précision aurait été de 91 % pour les hommes et de 83 % pour les femmes. La publication avait fait scandale et des associations de protection des droits de l'Homme étaient montées au créneau pour dénoncer ces recherches qu'elles qualifiaient de dangereuses, car susceptibles d'entrainer la discrimination des homosexuels. De plus, ces modèles ne peuvent pas être précis à 100 %, ce qui signifie que les personnes peuvent être jugées à tort.

    Au final, ce scientifique qui aime révéler ses inquiétants travaux ressemble à l'équivalent d'un antimilitariste vendeur d'armes.