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Un GPS automobile (ici le Garmin Nüvi 360T) sait déterminer le trajet le plus court, le plus rapide ou minimisant les péages. Alors pourquoi pas le parcours le moins polluant ? Crédit : Garmin
Comment le type de conduite influe-t-il sur la consommation d'une voiturevoiture et sur ses émissionsémissions de gazgaz ? Voilà la question que s'est posée la scientifique suédoise Eva Ericsson, de l'université de Lund. Elle s'est plongée dans les caractéristiques de la conduite et a déterminé 62 paramètres, aboutissant à 19 000 types de conduite différents. Parmi les paramètres, 19 sont dépendants des conditions de circulation en ville et, à l'échelle d'une rue, ce que l'on peut appeler l'environnement (longueur, largeur, nombre de feux de croisements, de stops, encombrement moyen, vitessevitesse autorisée, etc.) est apparu comme fortement influent sur la consommation des voitures qui y passent.
La découverte ne surprendra guère l'automobiliste mais elle a permis à la scientifique d'élaborer un protocole pour quantifier l'influence de ces paramètres. Elle a ainsi déterminé 21 types de rues selon la consommation de carburant qu'ils génèrent. La chercheuse a alors imaginé une expérience à l'aide d'un GPS de guidage routier : en affectant à chaque rue enregistrée dans la carte de l'appareil l'un de ces 21 types, serait-il possible de lui faire calculer l'itinéraire urbain aboutissant à la plus faible consommation ?
On demande des volontaires
Avec deux collègues, Hanna Larson et Karin Brundell-Freij, Eva Ericsson a analysé la carte de la ville de Lund. Les chercheuses ont choisi 22 rues dont elles ont déterminé le type. En intégrant ces données dans un système de navigation par satellite et en prenant en compte trois types de véhicules, l'équipe a démontré que l'on pouvait atteindre une économie de carburant de 8,2 % par rapport à des itinéraires calculés selon d'autres méthodes. Prudentes, et constatant que les rues en question sont peu encombrées, elles concluent que la réduction de consommation peut descendre à 4 %. La calcul a été vérifié en situation réelle à l'aide d'un véhicule parcourant les 22 rues de l'expérience et transmettant par radio sa consommation en temps réel.
La méthode est-elle facilement applicable pour autant ? La première limite vient des embouteillages. L'équipe estime que le GPS doit connaître au moins la moitié des bouchons au moment de déterminer le parcours. Lors du test avec le véhicule dans Lund, le GPS n'en a détecté que 26 %. Par ailleurs, calculer le profil de consommation pour toutes les rues connues d'un GPS représente un travail colossal. L'équipe suédoise imagine une solution : que des automobilistes volontaires et équipés de ce système transmettent eux-mêmes l'information sur leur consommation des rues qu'ils empruntent.